Das Marsprojekt

L'unique roman que j'ai finalisé et envoyé à des éditeurs a pour décor la planète Mars. Je n'irais pas plus loin, et de toute façon, le texte est protégé, alors vous pourrez pas le voler ! J'ai même déposé le fait d'écrire des romans sur Mars, donc à partir de dorénavant, toute nouvelle sortie de SF qui se déroule sur Mars, faudra me donner des sous !

Le décor de cette planète, en tant que théâtre de science-fiction, vous comprendrez que je l'apprécie. Une planète technologiquement accessible, pas trop cramée par le soleil, pas trop étouffée par une atmosphère de dioxyde de carbone, et pas aussi vide que la lune. Bref, presque la planète idéale. Bien plus proche que les lunes de Jupiter.

 Assez lointaine pour faire encore exotique, mais assez proche pour envisager un voyage. La destination parfaite, un peu comme aller en Algérie pour un Parisien. C'est pourquoi la couverture de ce livre m'a tout de suite parlé.

Petit voyage donc sur Mars.

Tout commence avec une fille, Elinn, 13-14 ans, qui est partie seule en expédition.  C'est une ado, donc elle en fait qu'à sa tête, et puis ses parents, ils sont trop nuls d'habord, ils veulent même pas qu'elle ait un scooter. Puisque c'est comme ça, elle veut mourir, et on la regrettera, ce sera bien fait !

Justement, elle a à peine le temps de récupérer un caillou pour faire des ricochets que sa jauge d'oxygène est dans le rouge. Pour ceux qui n'ont pas de formation scientifique poussée, il faut savoir que quand l'oxygène est dans le rouge, c'est un mauvais présage. Certains disent vivre d'amour et d'eau fraiche, mais c'est quand même bien utile d'ajouter de l'oxygène au mélange.

Bref, elle se réveille à l'hôpital, et divague sur le caillou qu'elle a trouvé, comme quoi ce serait un artefact indigène. Autour d'elle, on pouffe : "pourquoi pas des marsiens, en plus ?!". C'est l'occasion de retrouver ses copains, ses parents, et le directeur de la station scientifique. Le directeur, si vous voulez, c'est pas Jo le Rigolo. Le genre de type, qui rêve d'une brillante carrière, mais qui est envoyé sur un poste chiant pour prendre le vert (ou l'orange).

Elinn, une fois remise, va avec ses amis dans la salle des cartes, alors qu'ils ont pas le droit. Comme quoi, la leçon de la bouteille d'oxygène vide n'a pas marché. La preuve qu'il faut pas essayer d'apprendre des trucs à des gamins au moment où les poils poussent. Ca rentre pas. Ben figurez-vous qu'une fois dans la salle des cartes où ils avaient pas le droit d'être, ils se retrouvent bloqués, le directeur arrive pour tenir son conseil d'administration. Ils parlent d'un projet de loi concernant l'avenir de Mars (enfin, de la station, faut pas abuser !).

Très confuse et pleine de sous-entendus, les enfants ne comprennent pas vraiment ce qu'il en retourne, ils enquêtent (fouinent) un peu partout et finissent par découvrir de quoi il s'agit. Enfin, dire qu'ils découvrent est un bien grand mot. Disons plutôt que le directeur fait un communiqué. On réalise ici que les gosses sont un peu des brèles, car ils ont du attendre le discours du chef pour savoir ce qui va se passer.

Effroi : la station va être fermée. La terre n'a plus de sous à leur donner. Donc, tout le monde rentre à la maison. La révolte ne se fait pas attendre. Après avoir évoqué la proximité entre le directeur et de la matière fécale, et après lui avoir suggéré de rencontrer la population masculine grecque, les gens rentrent chez eux. Rien ne pourrait être pire que de revenir sur Terre : l'air est respirable, il fait plus chaud, on peut aller à la plage ou au cinéma du quartier. L'enfer, quoi.

Chauffé à blanc par cette réussite, le directeur fait une nouvelle annonce : "Bon, heu, puisque vous allez retourner sur terre, je propose d'annuler les fêtes de fin d'année.". Les raisons sont un peu vagues. Il paraît que quand on fait la fête, on consomme beaucoup plus d'oxygène.

Ce qu'il faut savoir, c'est que vivre sur Mars est assez déprimant. Du coup, tout le monde attend en trépignant les prochains binge drinking du calendrier. Ici, sans doutes à cause du corrolaire entre la consommation d'alcool et les trous dans la couche d'ozone qui sont découverts en 2057 (30 ans avant la colonisation de Mars), pises en lumière par un groupe de scientifiques  qui ont profité des alcools dans les îles tropicales et ont réalisé qu'il faisait chaud.

Les nouvelles sont donc très mauvaises. Que faire alors ?

Elinn, la fille du début, tente de faire tout ce qu'elle peut pour empêcher le départ. Sauf qu'il est déjà presque trop tard : les barges ont quitté la terre et font voile vers Mars. Il ne reste que quelque semaines, on est tous foutus ! (enfin, ILS. On, ça va...)

Elle se dit que si elle fait suffisament de réserves, elle pourra rester. Chique idée ! Surtoput quand ils auront coupé l'électricité et l'oxygène. Tant qu'elle a des barres chocolatées, par de soucis que je vous dit ! Je la soupçonne d'ailleurs d'avoir seulement fait des stocks de mars. Pendant ce temps, tout le monde est obligé d'aller chez le docteur pour une piqûre dans la fesse gauche. Une précaution avant de rentrer. Quand c'est au tour d'Elinn, l'infirmier réalise qu'elle a les poumons pourris. Le tabac n'en est pas la cause, c'est plutôt la trop forte consommation d'atmosphère marsienne. Etant née sur la planète rouge, ses poumons ne se sont pâs développés, et du coup, si elle retourne sur Terre, elle mourra dans d'atroces souffrances, noyée dans son propre sang.

Pas top. Vous avez compris : fumer provoque des maladies respiratoires, et naître sur Mars aussi. Si ça vous arrive, venez pas dire que vous savez pas !

Les solutions proposées par la Terre et le directeurs sont pas très très bonnes, mais il n'y a pas le choix...

Les enfants, qui en ont marre d'avoir des parents nuls, décident de rallier la station chinoise qui se situe à 180 km (merci au plan au début du livre, ça m'a aidé à me répérer).

Ils arrivent, Elinn, toujours accompagnée par ses dizaines de caillous bizarres montre fièrement sa collection à Yin Chi, leur hôte qui trouve absolument normal que des gamins traversent un désert pour lui dire bonjour. L'un des caillous ressemble à une montagne à proximité. Les enfants décident alors de prendre l'avion pour s'y rendre.

Dans la station, on constate que tous les mars ont disparu, et on part à la poursuite des adolescents. Tout ce petit monde se retrouve pile sur la montagne sus-mentionnée, et voilà t-y pas qu'un tremblement de mars survient. Deux tours en verre alors du sol poussent du sol.

Attention, maintenant : il faut que je ménage le suspens de ouf :

FIN !

Rien de plus.

Le rôle d'un premier roman d'une série est avant tout de poser les personnages. C'est chose faite. Mais, parfois, c'est aussi bien d'y mettre un peu d'action. Pour voir comment ils réagissent, les personnages. Ici, rien de tout ça.

Quand un roman se passe sur mars, la seule chose qu'on attend, c'est de croiser des marsiens. Or, de marsiens, on n'en voit qu'à la toute dernière page, et  encore! Juste une de leurs constructions. Le roman aurait mérité de moins se reposer sur des scènes inutiles (les gamins qui découvrent le plan du directeur ET après le directeur qui le révèle à tout le monde) (la fête qui est annulée sans la moindre raison) : Moyen d'économiser 50 pages, moyen de rencontrer les autochtones plus tôt. On ne peut même pas parler de prequel, c'est simplement un plantage de décor sans rien d'autre.

Ho, oui, et puis les enfants ! Pourquoi faut toujours mettre des enfants pour faire passer une histoire. C'est un peu chiant? Pourquoi ne pas avoir mis des adultes ? Ca aurait rendu l'affaire bien plus intéressante.

Décevant, mais la dernière page m'a assez intrigué pour me donner envie de lire. Donc, prochainement, la critique du tome 2 (faut que je me débrouille pour le récupérer).

Non, je ne montrerais pas plus de photos de la planète : Andreas avait qu'à montrer les martiens dans son roman !