Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L ' O N A N E U R
1 août 2012

Vive l'automne!

Le temps ne le laisse pas deviner, mais nous entrons dans l'automne. Je crois bien que cette saison fait partie de mes saisons préférées. J'en ai essayé plusieurs, et j'ai un faible pour l'automne.

3034966885_2_3_2mErEHZQ

Non, ce n'est pas pour les raisons vulgaires que sont les couleurs poétiques des feuilles d'arbre, et encore moins pour l'arrivée de l'hivers, les marrons qui tombent, et tout le tralala. Ces effets me laissent de marbre. Pourtant, il y a quelque chose, en automne, qui me fait rudement plaisir.



L'apparition d'insectes qu'on appelle cousins, où tipule, ou d'autres noms, car de tout le monde que j'ai croisé, chacun donne un nom différent, et personne n'est d'accord.



Oui, je l'avoue sans rougir, j'adore ces animaux qui annoncent les jours en déclin. Ils volettent parmi les feuilles rousses, se posent délicatement sur une branche précocement dénudée. Avec grâce, ils décollent d'un champignon, et évitent de justesse la chute d'un gland. Lorsque la température faibli, qu'elle se situe dans un doux intermédiaire entre la canicule et les premières gelées, il apparaît en grand nombre, jailli d'on ne sait où.



Alors, délicatement, je m'approche de l'un d'eux. Je lève ma main vers lui, tandis qu'il reste, craintif, sur un tronc d'arbre. Le regard plein d'amour, mes doigts le frôlent, puis viennent se serrer sur ses ailes.
 
 

3034966885_2_5_UoLU6FQv





Panique ! Le voilà qui se met en mode vibreur pour s'échapper, mais je le tiens fermement. De l'autre main, je m'approche de l'une de ses pattes longues et chétives, puis l'attend qu'il s'arrête pour reprendre son souffle. Le moment vient tôt ou tard, et c'est là que j'opère.



Une patte tombe négligemment à terre. Mode vibreur. Une autre patte : il s'affole. Je le garde dans mes doigts, puis, magnanime, après avoir fait mon office, je le laisse tranquille, le repose par terre, et m'en vais en trouver un autre.



Il fut un temps où l'arrachais à la fois les pattes et les ailes. Je vous l'accorde, c'était barbare. Avec les ailes, en générale, on arrache des viscères, on déchire le corps dans son entier, ce qui est signe de mort chez les tipules. Je l'ai fait, je ne le referais plus. Mais il faut dire qu'avec le temps, j'ai gagné en raffinement et en douceur.


Il faut laisser les ailes, ce fut ma première leçon, mais en vint une autre. Il ne faut pas enlever toutes les pattes de l'animal. Inutile. Il meurt dès qu'il a touché le sol. Le mieux est de lui donner un faux espoir, en n'en laissant que quelque-unes. Entre deux et trois, selon l'indulgence que j'éprouve.
 

3034966885_2_7_inl8EyOo





Car, voyez-vous, voyant venir sa fin, le cousin déclare forfait lorsqu'il lui reste une ou deux pattes, c'est pour cette raison qu'il faut arrêter avant, pour qu'il ait encore de l'espoir.



Quand j'ai enlevé le nombre de pattes adéquat, je relâche l'insecte. Va, petit être! Va dire à tes amis que je suis de retour ! Va dire au prochain de venir me voir !



Il est amusant aussi, de poser le cousin dûment attrapé dans une toile d'araignée pour ensuite apprécier le résultat : la panique gagne l'insecte lorsque l'immonde arachnide d'approche pour l'emballer.
 

3034966885_2_9_GJHAE4S3Non, je ne suis pas un sadique. Il aurait certes été sadique de prendre plaisir devant les cris et pleurs de l'animal. Sauf que là, il ne crie ni ne pleure. Ce n'est donc pas du sadisme. Par contre, je suis simplement rancunier. Car figurez-vous que cette enfoirée de tipule est cousin des moustiques. Oui, ces cons qui nous font chier tout l'été à nous harceler la nuit, qui viennent vibrer à l'oreille, qui nous laissent d'atroces souvenirs le matin, d'autant qu'on sait que la nuit suivantes, alors que les démangeaisons ne se seront pas calmées, ça va recommencer.



Trop petits pour être capturés, nous déclarons vite forfait.



Hé bien, mes amis, je vous venge en m'attaquant aux tipules, puissent les moustiques en souffrir le plus possible ! (qui a dit qu'il ne fallait pas toucher à la famille?)

 

(première publication : 2/10/2011)

Publicité
Publicité
Commentaires
L ' O N A N E U R
Publicité
Newsletter
L ' O N A N E U R
Visiteurs
Depuis la création 127 249
Publicité