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L ' O N A N E U R
1 août 2012

Qui a envie d'être cruel ?

 

 

 

Je me pose une grave question.



Prenons une personne, qui s'adonne à de l'art vivant, mais elle pourrait faire toute autre chose, ça n'a vraiment aucune importance. Elle peut aussi bien faire de la danse, du théâtre, du chant. Un truc qu'on fait devant un public, en tout cas.
 
 

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Maintenant, il faut amener un détail à ce point de départ. La personne en question de grandes ambitions dans cet art, ce qui est tout à son honneur, mais, et cela, c'est à son déshonneur, elle est la personne la moins douée qui soit. Aucune de ses notes sonnent juste, elle demeure raide comme un balais, son regard est aussi inexpressif qu'un poisson sur un étalage de poissonnerie en plein soleil. Pire, à part elle, qui reste convaincue de son beau destin, tout le monde est purement conscient de l'échec annoncé.



C'est à ce moment que j'interviens. Je l'ai répété dans d'autres articles, je suis un esthète exigeant, et je n'abhorre rien de plus au monde que le manque d'esthétisme artistique. C'est plus fort que moi.



Fervent lecteur d'Oscar Wilde, notamment de son roman, je m'en vais, lors d'une digression qui n'a rien à voir avec le sujet, mais je suis toujours le maître sur ce blog, alors je m'en moque, vous dévoiler une part de l'intrigue.



Dorian Gray, son personnage, est amoureux d'une actrice, virginale et pure. Il va la voir tout les soirs, et lui révèle un jour son amour. L'actrice tombe alors amoureuse, s'éprend pour le beau dandy, mais cet amour naissant perturbe tant son jeu qu'elle en devient la pire actrice que la terre n'ait connue.
 

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Le soir du désastre théâtral, Gray monte à la loge pour lui dire qu'elle jouait trop comme une buse, et que puisque c'était ainsi, il avait plus du tout envie de la sauter, et que la simple idée de mettre son vit (à lui) dans son con (à elle) le rebute au plus haut point, qu'il préfère payer une vieille pute plutôt que d'avoir affaire à elle, non mais dit dont!



L'actrice se suicide, mais on s'en fout, de toute façon, elle jouait mal.



D'où ma question, qu'est-ce qui est le plus cruel?



Faut-il laisser l'actrice, qui est une insulte à tout les théâtres du monde, en même temps qu'à tout les auteurs qui s'y sont essayé avec ou sans succès avec ses rêves d'espoir, où faut-il lui dire en face le plus directement possible?



L'hypocrisie ambiante trouve respectable le fait de ne rien affirmer à voix haute et intelligible, même si vous êtes certain d'avoir le soutien tacite de l'entièreté de la population humaine. Ainsi il faudrait que la personne se berce d'un espoir démesuré, et totalement en inadéquation face à son talent tout relatif. Il persistera et signera dans son erreur jusqu'à ce qu'enfin, il verra que quoi qu'il fasse, aucune porte ne s'ouvre devant lui.



La deuxième solution, peut certes paraître plus cruelle dans un premier temps, la vérité peut faire mal, mais au final, il s'agit de sauver la personne d'une honte certaine, de moqueries dans son dos, et surtout, de sauver l'humanité d'un acteur/chanteur/danseur qui ne ferait rien qu'à lui pourrir ce qu'il y a encore de beau en ce monde violent et brutal.
 

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Il s'agit d'une oeuvre d'assainissement bien plus qu'un acte gratuit de méchanceté. Donc, ma question, qu'est-ce qui est le plus cruel? Maintenant que j'ai un peu orienté, sans m'en apercevoir, la question, je vous demande de répondre. Qu'est-ce qui est le plus cruel, et qu'est-ce qui, au final est la chose à faire?



Faut-il laisser quelqu'un s'embourber dans son erreur, où alors l'aider contre son gré à s'en sortir? Je pencherais au hasard vers une solution intermédiaire, qui consisterait à accabler l'antiesthète d'allusions piquantes sur son mauvais jeu. Certes, les deux solutions que j'ai proposé ont leur part de cruauté, que je ne nierais point. Mais il y a un moyen d'unir les deux.



En allusionnant ainsi avec une certaine vigueur perverse, cela fera mal à chaques fois à cette personne, à la manière d'une révélation de but en blanc. Mais, par esprit de contradiction face à ces attaques répétées, elle s'enlisera dans son comportement, jusqu'à ce qu'enfin, elle réalise que personne ne veut la voir jouer une fois de plus sur les planches. Que les tomates lui sont uniquement adressées. Et voilà le deuxième coup derrière la nuque : « il avait donc raison ».
 

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Où alors, elle s'en rendra pas compte, et alors, en plus de mal chanter, elle est bête, et là, personne n'y peut rien.

 

(première publication : 6/10/2011)

 

 

 

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