l'enfant, cet être sadique

30 août 2012

Il n'y a qu'un critère qui pourrait faire que les enfants trouvent grâce à mes yeux. Certes, ils sont faibles, petits, pleurent pour un oui ou pour un nom, font des caprices, sont gentils. Autant de qualités que j'abhorre au plus haut point, et qui font d'eux des êtres absolument éloignés de l'humanité triomphante.

Une seule de leurs caractéristiques les rapprochent du genre humain. J'ai nommé : leur sadisme. J'avoue ici mon erreur, je pensais jusqu'à il n'y a pas longtemps que l'enfant était incapable de cruauté, mais c'est totalement faux. Il en est l'inventeur exclusif. Les adultes sont eux obligés de calmer leurs pulsions les plus sadiques pour pouvoir construire une société relativement viable.

Sauf que les enfants, ces êtres purs de toute société, ne connaissent pas ces règles encombrantes.

Je n'y pensais même pas jusqu'à ce qu'un jour, alors que je me promenais dans le dos de certains d'entre-eux, et qu'ils jouaient paisiblement sur des ordinateurs, la révélation m'est venue. L'un d'eux avait face à lui une femme nue dessinée sur son écran. Elle était attachée par les bras, et le but du jeu consistant à lui ouvrir la peau à l'aide d'une petite tronçonneuse, ou de lui faire des bosses avec un petit maillet.

J'ai éprouvé une immense fierté en les voyant ainsi affairés. Je me suis retourné, ai écarté les bras vers le ciel, et ai lancé un éclat de rire tonitruant. Le même, à quelque octaves prêts que celui de Ben Laden, qui regardait les tours tomber en boucle à la télé.

L'enfant est donc intelligent, capable d'actions réfléchies et jouissives. Ce n'est pas la larve gentille et admirable que les pro-vie, et les partisans de la procréation à tout prix veulent nous faire voir.

Du coup, j'ai cogité un max. M'est venue une idée. Peut-être que cet état de fait était le fruit des adultes qui déversent sur les enfants leur nature malsaine, en créant des jeux amusants, et en filmant des tueurs en série. Mais ça ne collait pas. Car si les enfants sont gentils de nature, ils n'éprouveraient pas le désir de s'amuser de cette manière. Ils préféreraient souffler sur les pissenlits, au risque d'en faire une plante invasive.

Non, ce sadisme n'était pas acquis par une éducation laxiste. Car par le passé, à l'époque ou les jeux vidéo n'existaient pas, ou bien étaient trop édulcorés, le sadisme infantile frappait déjà à fond les ballons.

La preuve ? Rendez-vous dans une cour de maternelle, à l'époque ou les enfants sont encore des êtres sensibles aux yeux pleins de larmes d'amour. Maintenant, allez au fond de la cour, longez le mur jusqu'à ce que vous buttiez. La masse sur laquelle vous avez trébuché est un enfant. Seul. Son histoire est bien triste. Tout ses camarades ne l'aiment pas parce qu'il est trop gros, trop roux, trop myope. Du coup, soit ils le laissent seul, l'abandonnent, ce qui s'appelle la discrimination négative. Soit ils l'entourent, et lui jettent des boules de gomme jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ce qu'on appelle communément de la discrimination positive.

Rassurez-vous, la mort ne s'ensuit que rarement car les maîtresses, toujours très attentives à imposer les commandements arbitraires vont arrêter le massacre.

Mais enlevez les maîtresse, et laissez les enfants vivre leur vie. Vous verrez que très vite, les exclus seront marqués d'une étoile jaune, rasés, habillés de pyjamas miteux, avec un enclos barbelé autour du bac à sable.

Du coup, pour un monde plus sain et moins hypocrite, retombons tous en enfance!