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L ' O N A N E U R
7 octobre 2012

pour une législation sur le blasphème

Et voilà, il aura suffit d'un film à la con pour que tout à coup, l'idée d'ériger une loi punissant le blasphème apparaisse dans toutes les bouches.
 

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Certains sont contre, d'autres pour, et je dois dire que je suis catégoriquement pour!

De nos jours, beaucoup de personnes se croient provocatrices parce qu'elles publient et créent des oeuvres insultant les dieux et prophètes de telle ou telle religion (à part Bouddha, parce que Bouddha, il est gentil, lui). Qui déchirera une bible en plein concert, qui mettra un crucifix à baigner dans de l'urine, qui caricaturera Mahomet en une de journal... De la provocation, il y en a partout. Du coup, le moindre coup de provoc' est accueilli par des moues dubitatives, puis oubliées, puis remplacées par d'autres provocations de même valeur.

Rien de nouveau sous le soleil, un perpétuel renouvellement qui n'apporte rien puisque la liberté d'expression permet ces excès. Il n'y a aucune prise de risque à provoquer, à blasphémer, même Dieu s'en tape le coquillard, c'est dire! Du coup, on s'ennuie vite, blasé d'avoir trop lu d'insultes envers une entité dont la science n'a même pas prouvé l'existence.

Même de la part des blasphémateurs, il n'y a aucun enjeu : critiquer le pouvoir religieux ? La belle affaire, les conseils d'abstinence du pape ne touchent que les personnes âgées qui bondent les églises, et sont trop perclus de rhumatisme pour encore penser à s'ébattre (même si j'ai le sentiment que les performances d'un malade de Parkinson sont bien comparables à n'importe quel acteur porno de seconde zone).

Imaginez maintenant un état où le droit laïque n'existe pas : la peur de proférer des paroles blasphématoire est très forte, et beaucoup d'artistes qui auraient fait leur pognon sur le dos d'un christ mort auraient fermé leur gueule. Courage, quand tu nous tiens! On ne peut pas leur en vouloir, c'est ça, ou mourir.

Du coup, celui qui osera blasphémer, et faire son nom sur ces actes décadents sera très vite condamné, et gagnera une aura bien plus grandiloquente que tout ces petits blasphémillons sans importance.

Il gagnera parce que justement, la prise de risque est bien réelle! Regardez bien les pussy riot : c'est bien parce qu'elles habitent un pays où la liberté d'expression est punie qu'elles ont réussi leur coup de pub. Que leur serait-il arrivé, si elles avaient fait une messe anti-sarkozy dans une église ? Au mieux, on aurait lu un article dans le journal le lendemain, mais il y a toutes les chances qu'à peine un mois plus tard, l'ensemble de la population, spectateurs compris aient oublié le délit.

Triste situation, n'est-ce pas ?

Parfois, il m'est venu à l'esprit que la meilleure provocation reviendrait à ne pas provoquer, prendre le contre-pied de la règle générale, mais là encore, ça a été fait et refait.

Ce que j'avoue ne pas comprendre le moins du monde, c'est pourquoi les âmes rebelles et artistes des pays dictatoriaux ne profitent pas de leur chance pour se lancer à corps perdu dans la provocation ?

Ils ne pensent donc pas aux petits occidentaux qui crèvent d'avoir bouffé trop de provocation insipide ?

La provocation n'a de valeur que quand elle est punie par la loi.
 
(première publication : 1/10/12)
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