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L ' O N A N E U R
22 août 2012

mon membre

 

 

 

Vous souvenez vous de cette étonnante histoire ? Un homme d'origine allemande avait transmit dans un journal une bien curieuse petite annonce. « Cherche jeune homme bien bâti, prêt à se faire abattre ». Il a reçu une réponse.

Il a invité l'homme chez lui, puis ils se sont mis à table, après avoir tranché, cuit et saucé la bite de l'invité. L'histoire ne dira jamais ce que pensa le jeune homme de ce met, mais le maître boucher confia lors de son procès que le repas fut mémorable.
 

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Chose étonnante, la législation allemande n'avait pas prévu la possibilité d'un tel cas, la victime était tout à fait consentante quand elle s'est faite manger. Voilà en tout cas une histoire que personne ne pourrait croire si elle était apparue dans un roman, mais une fois produite, elle fut source d'inspiration pour de nombreux artistes, dont le groupe (allemand lui aussi) Rammstein.

A partir de ce fait, Mein Teil (mon membre, ma partie) est né, pour très vite devenir un morceau phare de leur discographie. Des paroles encore plus dérangeantes que les faits, et une musique d'une puissance incroyable pour porter ce qui est dit.

Aujourd'hui je rencontre un monsieur
Qui me trouve à croquer
Des parties tendres comme dures
Sont au menu
 
refrain:
Car tu es, ce que tu manges
Et vous savez ce que c'est
C'est mon membre - non
Mon membre - non
Oui c'est mon membre - non
Mon membre – non

La lame émoussée - comme il se doit
Je saigne fort et j'ai des nausées
Même si je dois lutter contre l'évanouissement
Je continue à manger malgré les crampes

C'est si bien assaisonné et parfaitement flambé
Et servi avec tant d'amour sur de la porcelaine
Agrémenté d'un si bon vin et à la lumière douce d'une bougie
Oui, là je prends mon temps, on est quand même civilisés
 
refrain
 
Un cri montera au ciel
Se frayant un chemin parmi les choeurs d'anges
Du toit des nuages tombera de la chair emplumée
sur mon enfance avec des hurlements
 
refrain





3053085441_2_7_Z8FD0vwkLe cannibalisme, acte sans doutes le plus horrible que pourrait perpétrer un homme, plus terrifiant sans doutes que le viole d'un enfant, car il provient des pulsions les plus animales qui soient. Manger un homme, c'est renier du même coup sa part d'humanité, n'être plus qu'une bête.
 

Sauf que l'histoire, et la chanson surtout prennent le thème à l'envers. Envoyer une petite annonce est, vous en conviendrez, la preuve que nous vivons dans une société civilisée, un individu utilise un organe transmetteur pour demander ou proposer un service.

On pourrait même penser à une histoire d'amour naissante, avec rencontre, et tout le tintouin, sauf qu'ensuite, le jeu de mot « à croquer », et sa réutilisation dans son sens premier glisse malencontreusement de l'amour à l'anthropophagie.

Ensuite, nous voici écoutant le récit, et les impressions de celui qui se dévore le sexe. Description presque clinique, presque étonnante de lucidité quand on pense à ce qui se passe réellement.
 

3053085441_2_9_6LWkLkFrLe plus beau de la chanson reste évidemment à venir, la description du repas, qui revient sur le thème du premier rendez-vous amoureux. Il ne manque plus que les violons. L'ironie est parfaite, géniale, jusque dans la phrase : « on est quand même civilisé », qui résume à merveille la chanson, et le grand écart fait entre la simple rencontre amoureuse et le cannibalisme.

Au final, arrive la mort, (c'était à prévoir). Le mangé qui s'envole au ciel, mais les anges du bon dieu sont réduits à des poulets, eux aussi prêts à se faire manger. Le christ n'a-t-il d'ailleurs pas dit la même chose ?
 
 

Le refrain, maintenant, hurlé dans une voix d'ogre mangeur d'enfant, sur fond de guitares surpuissantes. Tu es ce que tu manges, c'est entendu. L'homme mange un homme, il est donc un homme, et non une bête, ce qui nous a été répété tout au long de la chanson. D'une logique imparable, le cannibalisme n'est pas affaire de bête féroce, mais d'homme, de là à dire que ce n'est que le reflet d'une relation humaine, il n'y à qu'un pas.
 
De plus, si on est ce qu'on mange, on est, logiquement ce qu'on chie. Et comme on chie de la merde, l'homme est de la merde! CQFD
 

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Au final, on réalise, à l'instar de Dali que le cannibalisme est la plus sincère forme de tendresse.
 
(première publication : 15/12/2011)

 

 

 

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