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L ' O N A N E U R
22 août 2012

MON MEMBRE (2)

Vous connaissez mon intérêt porté aux clips, et à l'imagerie liée à la simple musique, aussi, après m'être penché sur les paroles, je m'en vais visionner le clip mein Teil. Le présent film représente une idée forte, celle de l'anthropophage, mais dans un point de vue parfaitement nouveau, sans doutes dérangeant, laid mais artistique quoi qu'il advienne.



Nous voyons dans une première partie chacun des 6 membres du groupe, seuls sur le fond sonore. Chacun dans une situation différente.

3054444277_2_3_4fLcIHOjL'un est habillé comme une tatie maniaque qui se délecte avec gourmandise de bouchées (l'histoire ne précise pas si il s'agit de chocolat...). Un autre, le chanteur, se fait sucer par un ange, en souffre, et en arrive à le bouffer plumes et cheveux. Un autre se bat contre son double, deux se roulent par terre, (l'un couvert d'un manteau rapiécé semble littéralement projeté, tandis que le second en pagne se tord de douleur). Enfin, le claviériste, qui occupe un rôle à part dans le groupe, fait des pointes, et danse sans aucune grâce entre deux barres parallèles.


Assez déconcertant. On peut y voir certains péchés capitaux comme l'orgueil de se faire sucer par un messager de Dieu, la gourmandise de Tatie, la colère contre soi... A chaque scène, en tout cas, est reliée la douleur, qui est parfaitement exprimée avec le grand chauve en pagne, et le chanteur sucé.
 

3054444277_1_9_DVIJTRmi


 
Peut-on y voir ce qui se passe dans l'esprit dérangé d'un anthropophage? Beaucoup de criminologues affirment que les tueurs en série se prennent pour Dieu, puisqu'ils peuvent décider de la vie et de la mort de chacun. D'où l'orgueil démesuré, et la soumission de l'ange. D'où aussi la colère, la violence, la souffrance de ce qu'on pourrait appeler la conscience. Malgré cela, résident les faux-semblants, à travers la tatie maniaque mais qui succombe parfois à des vices cachés, comme la goinfrerie, mais aussi, et surtout, l'onanisme, l'autosatisfaction personnelle de ses désirs. La « danseuse » est tout aussi tourmentée, prise peut-être de folie.
 
 

3054444277_2_5_ubVNF8LnQuoi qu'il en soit, les corps sont maltraités, et ça empire quand la pluie commence à tomber, et que les 6 se retrouvent confrontés les uns aux autres. Chacun des élément est confronté aux autres, et les coups pleuvent dans la glaise immonde. Une bataille cérébrale dans laquelle il ne restera aucun survivant, et dans laquelle l'aspect civilisé d'une personne périra.



Enfin, la troisième étape : l'arrivée au grand jour. La tatie sort donc des souterrains noirs du métro, et se montre, gardant en laisse les 5 autres caractères qui l'habitent. Ravalées au rang de molosses, qui ont perdu toute humanité. Des bêtes, et non plus des hommes. Tenues par la tatie aux airs innocents, mais aussi qui guident sa conduite. Le moi social du tueur tente de réfréner ses différentes pulsions, d'où la laisse.
 


Le clip, aussi laid qu'il puisse être, a au moins la qualité de montrer l'intérieur des pensées d'un homme comme ce boucher. La chanson, quant à elle, donne la parole à la victime consentante. Mais qu'est-ce qui s'est passé dans la cuisine ?


3054444277_2_7_CVFTTXVNRammstein se décide à mettre en scène la boucherie directement en concert. Réputés pour leur maniement de lances-flammes, voici comment ils imaginent la démoniaque cuisine, toujours avec leur esprit, et la violence inhérente à leur art.



Le chanteur entre en scène en tirant une immense marmite, dans laquelle est logé le claviériste. Durant toute la chanson, nous assistons à un jeu digne de Tom et Jerry, le parfait cartoon. Au delà de l'horreur de la lumière rouge sang, le visage barbouillé de rouge sang du chanteur, lance-flamme à la main, le résultat est surtout grotesque, fantastique et fascinant. Tout les éléments du dessin animé sont présents. Le méchant sadique, incroyablement plus musclé que sa victime, qui tente de la martyriser le plus possible le petit être frêle, avec les armes les plus monstrueuses qui soient (le lance-flamme occupant une place de choix dans le top 50 des armes monstrueuses).



Sauf que le petit être frêle, lui, est malin, il se cache pendant la première partie de la chanson. Après avoir supporté les immenses langues de feu, il se décide à s'échapper, tout feu tout flamme, là encore de manière clownesque et cartoonesque, donc avec humour, même si l'utilisation massive du feu peut plus porter à l'effroi.



Vous avez donc sous vos yeux l'invention du comique d'horreur !

 

(première publication : 20/12/2011)

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