Pas besoin de choisir un bord!
Suite à mon programme présidentiel des plus denses, une question se pose : dans quel bord me situer ?
La politique française se répartie de la gauche à la droite. La gauche, ce sont des gens qui aiment le peuple, veulent leur donner des sous et des congés payés. La droite, ce sont des gens qui aiment leur pays, le drapeau et la marseillaise. Entre les deux, il y a un sacré panachage, et tout un tas de nuances.
Or, je ne me reconnais pas là dedans. Le peuple, je l'abhorre. Purement et simplement. Ils sont grossiers, pauvres, incultes et méprisables. Ils n'ont aucun goût, s'habillent mal, passent leur temps devant la télé alors qu'ils feraient mieux de créer. Bref, ils ne méritent pas mon respect. Je ne suis donc pas de gauche.
La droite, à présent. Le drapeau me servirait certes d'un agréable torche cul, à condition qu'il ne soit pas couvert de fientes d'oiseau pour être resté trop longtemps à l'air libre. La marseillaise, je n'ai jamais connu toutes ses paroles. Et même si j'aime bien son aspect belliqueux et sanglant, le fait qu'elle soit reprises par des abrutis en uniforme ou en maillot me la rend désagréable à l'oreille. Pour les autres symboles, je les conchie, tout en m'étonnant de la forme singulièrement phallique de la baguette.
Je ne suis pas de droite non plus. Alors où ? Pour vivre ma vie démocratique, que je veuille ou non me présenter à la présidence, il me faut un parti. Mais je n'en ai aucun qui épouse l'intégralité de mes idées. L'électeur doit choisir son parti. Je n'en ai aucun. L'homme politique doit se situer dans l'éventail, je ne sais pas non plus ou aller.
Troublé par cet état de fait, j'ai soumis mes idées à un responsable politique que je connais bien, mon syndic. Il a dit que certaines de mes idées relevaient de l'extrême droite pure et dure, comme la peine de mort rétablie, mais d'autres de l'extrême gauche limite altermondialiste, comme l'idée économique de créer une garantie éternelle aux objets.
Je suis en réalité un type qu'on pourrait qualifier d'ambidextre politique!
Je fus choqué d'apprendre que j'appartenais aux deux côtés. Je suis à la fois réactionnaire et révolutionnaire. Réacolutionnaire, en somme. Je suis le point qui allie les deux extrêmes. Le point culminant de la Chambre. Non pas au centre, mais entre les deux points extrêmes. Si je devais trouver un siège dans l'assemblée, ce serait sur le lustre.
Ni gauchiste, ni droitiste. Telle est ma position!
(première publication : 2/12/2011