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L ' O N A N E U R
21 août 2012

l'héfôte d'hor tograf

Je discutais dernièrement avec un voisin qui me faisait penser à moi dans 20 ans : grincheux, maigre, râleur, le visage long et fin, et habillé avec assez de classe, mais complètement psychorigide. Du moins, est-il un homme que j'aimerais devenir.

3050811101_2_3_PiLCLqIaAu fil de la conversation, nous en sommes venus à parler de l'orthographe et de la grammaire qui se perdait. Il disait avoir été offusqué par une affichette qu'il avait lue dans le bus qui annonçait : « l'abonnement trop pas cher. » Dans une grammaire, vous en conviendrez, relativement incorrecte qui se veut djeunz.

Bref, suite à cet exemple, nous avons conclus que les règles du bon français se perdaient, que c'était une catastrophe, et tout le reste. Peut-être même qu'on allait mourir! C'est vrai qu'avec internet, et les radio libres, c'était pas gagné!

Je me suis souvenu en même temps d'un jeune humoriste, le prince de Bouderbala faire un sketch sur les fautes de conjugaison des rappeurs. Il passait plusieurs extraits, et en soulignait les fautes (principalement de concordance des temps), dont une qui m'a fait sourire :
 



« Appétit, cannibal,
Le plus méchant des animals. »



C'est vrai qu'il y a faute, mais si on y repense bien, quelqu'un qui chante :
« dès que le vent tournera,
je repartira.
dès que les vents tourneront,
nous nous en allerons. »

Et à qui on fait pas tout ce mauvais procès. La licence poétique permet bien des choses.

Certes, pensé-je, il y a des fautes d'orthographes, mais il ne faut pas oublier qu'une langue est un organisme vivant qui évolue au fil des générations. On ne parle pas, ni n'écris pas à l'heure actuelle comme il y a un siècle, deux, trois...

Je vois en réalité la langue de cette façon. A chaque instant, elle est sujette à des altérations, mutations que les puristes appelleront fautes. Ces altérations pourront soit ne pas être gardées car non viables, soit gardées parce qu'elles préfigurent quelque chose de plus simple pour ceux qui parlent. Plus commode à utiliser. Ainsi, chaque jours, il y a changement, mais certains sont conservés, d'autres non. La dure loi de la jungle. Et tout cela fait que la langue évolue.

 

3050811101_2_5_OBVXnIc7Les exemples sont nombreux, infinis. Rien que pour la négation. Avant, on n'utilisait que le mot « ne » pour négater. Puis, on y a ajouté un nom : je ne bois goutte, je ne voit point, je ne mange mie, je n'avance pas. Ce mot désignait la plus petite chose possible (une goutte, un pas, etc), pour dire insister sur la négation. Puis, le tout s'est figé, et actuellement, on ne garde plus que le « ne ... pas ». Pire, le « ne » est en train de disparaître au profit de « pas » qui à la base ne servait qu'à renforcer le premier.


 


Si je le voulais, j'accumulerais les exemples de « fautes » qui sont devenues règles. La langue, en conséquence, ne se dégrade pas.

A force de rechercher une version pure de la langue, les puristes en arriveraient à considérer que le français en lui-même est une faute, n'est plus que du latin dégradé. Ce qui n'est pas faux. J'avais un prof de linguistique qui avait repris une formule dont je ne me souviens pas vraiment, mais que je vais tenter, pour vous, chers lecteurs, de récupérer dans les tréfonds de ma mémoire:

« Le français, ce n'est que du latin vulgaire parlé avec un accent gaulois, et mal compris par la noblesse franc. »
 

3050811101_1_7_e8cWonkq



En somme, pour retrouver la pureté de la langue, mieux vaut remonter à la première langue de nos ancêtres.

Groumpf!

(Article dédié au vieux sage, à qui on n'apprend pas à faire la grimace, Mondocane!)

 

(première publication : 6/12/2011)

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