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L ' O N A N E U R
6 août 2012

ça commence à devenir sérieux

Si j'en avais eu les moyens et la possibilité, je serais bien resté étudiant toute ma vie. Littérature, histoire, sociologie, histoire de l'art, toutes les matières ayant à voir avec la connaissance de l'homme. Le statut étudiant est absolument confortable. Il y a une sorte d'insouciance enfantine, encore plus forte que quand on est gamin, puisque le fantôme des mauvaises notes ne fait plus peur depuis le baccalauréat. L'accumulation de connaissances a aussi quelque chose de grisant, qui me fait parfois (tout le temps) regretter ma condition de mortel.

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Mais un jour, il faut se faire une raison. Passé cette période bénie, il faut devenir utile à la société, cesser d'en être un parasite suceur de sang. Le besoin d'argent se fait de plus en plus pressant, et il faut se soumettre aux ordres d'un patron, et abandonner ses rêves de devenir une encyclopédie ambulante.



Du coup, après 5 plaisantes années d'étude, j'ai décidé à l'insu de mon plein gré de me ranger. Je ne suis ni millionnaire, ni immortel. Pour être tout à fait franc avec vous la dernière année de fac fut celle qui me pesa le plus sur le système. A force de mépriser tout ces petits de première année qui se rendent pas compte qu'ils devraient profiter du temps qui leur est imparti pour se bourrer la gueule de savoir plutôt que d'alcool, j'en avais mal à la tête.



Bref. Tout cela est terminé maintenant, et je m'en vais sur les routes de la vie sans me retourner. Une page est tournée, mais une autre, qui promet d'être longue, commence. Bienvenu dans la vie active!

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Bien entendu, je ne parle pas des petits jobs étudiants, dont la seule motivation qu'on a est le fait qu'on passera une année cool où on pourra apprendre encore et encore. Je parle d'un vrai métier, qui trouve pour motivation l'argent qu'il rapporte pour vivre, et son aspect attractif.



La première crainte d'un étudiant réside dans la période de latence possible entre la fac et le travail. Pas un sou, le chômage, les centaines de CV à envoyer à la chaîne, les imprimantes qui surchauffent les unes après les autres. Pire, les autres humains qui demandent comment ça va au boulot, ce qui fait sombrer dans une dépression que la rédaction de lettres de motiv' ne réussit à combler. Au fur et à mesure, les exigences baissent, et l'ingénieur cadre supérieur de diplôme devient caissier de métier.




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Je pense être assez chanceux, car j'ai été contacté pour travailler avant que les partiels n'aient lieu. J'ai dit oui, et je n'ai pas passé les partiels. L'occasion était trop grande!



Du coup, depuis avril, me voici devenu un adulte, avec le stress du salaire à la fin du mois, et tout le reste. Bon, je ne dirais pas encore que je suis parfaitement installé, je ne fait que des remplacements pour l'instant, j'occupe la position du vautour, qui attend qu'une collègue soit enceinte, ou qu'un collègue attrape le cancer de la prostate pour fondre sur la proie.

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Voilà qui ne va pas arranger ma cruauté naturelle. Pour les collèguEs, je peux aider, mais pour ce qui est des collègs, je ne vois pas forcément comment faire. La solution pour sortir de cette situation? Réussir les concours, comme ça, je me retrouve dans un poste fixe, avec responsabilité, certes, mais plus besoin de souhaiter malheur à tout le monde que je croise. Il ne me restera plus qu'à passer d'autres concours, pour grimper toujours plus. Si le gouvernement ne décide pas à changer les règles de fond en comble, ce qui peut bien arriver à tout moment. Déjà qu'avec le rythme que ça prend, je serais mort avant ma retraite.

 

(première publication : 20/10/2012)

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