ya comme un changement

La vie au boulot est assez différente que la vie sur les bancs de l'école. La vision de la journée est assez différente. Alors qu'étudiant, je comptais les misérables heures que j'avais, et râlais encore, alors que lycéen, la journée se divisait en heures de cours, entrecoupées de ce no man's land que représente l'intercour. Je ne me rappelle pas de la primaire, mais de toute façon, j'étais encore trop con pour me rendre compte du découpage de la journée.



Au travail, la journée n'est découpée qu'en demi-journées. Il y a le matin, et l'après-midi. Point, à la ligne. Certes, au cours d'une demi-journée, on accompli différentes tâches, plus ou moins réparties en heures, mais la distinction est insensible tant le temps défile.
 

Alors qu'en cours, on peut mater sa montre à foison, autant, au travail, on n'y pense pas plus que ça. Seulement pour savoir quand on ouvrira et fermera la porte. Il y a toujours plein de trucs à faire, et même dans les périodes de creux. La notion du temps est donc totalement différente. Moins figée que l'emploi du temps de lycéen, aussi.



Un autre changement que j'ai constaté réside dans la vision de l'avenir. Comme beaucoup de gens qui travaillent, dès qu'on commence, on en a pour 40 ans au moins. L'étudiant, lui, sait que son bonheur est compté. Peut-être trois années, grand max. Donc, il pense à quand il devra frapper à la porte de pôle emploi. Ce qui viendra toujours trop vite.

Je le dis avec d'autant plus de liberté que c'était mon cas. Le premier diplôme que je visais me donnait 2 ans d'étude, puis le suivant un an de plus. Ma vision de l'avenir s'arrêtait pratiquement à l'année.



Travaillant, je pense à un avenir bien plus lointain. Les perspectives s'étirent. Je ne pense certes pas à la retraite, je me suis fait une raison. Mais, je pense à ma cinquantaine, et, chose étonnante, à ma santé dans l'avenir. Alors qu'auparavant, je m'en foutait comme pas permis.



J'oeuvre en effet dans un travail qui alterne deux conditions parfaitement opposées. Une longue assise devant un ordinateur, la main crispée sur la souris, ou alors, les piles de dossiers et bouquins à transporter tout muscles bandés.
 


Bref, vous voyez où je veux en venir. Dans les deux cas, c'est l'ossature qui prend. Et vu que je suis déjà assez fragile du dos, je sens qu'avec le temps, je vais morfler. Le fait de croiser des collègues cassés en deux me ramène aussi à cette dure réalité de mortel. Il vaut mieux que j'évite de finir de la sorte.

Du coup, je commence à me demander si je ne devrais pas me mettre à muscler le dos. Je n'en suis pas encore à la prise de décision non plus, faut pas déconner, mais me voici en train d'y penser pour mes vieux jours. Histoire de résister à mon labeur le plus longtemps possible.



Je pense d'ailleurs que c'est le plus grand changement que le travail aurait opéré chez moi. Par ailleurs, si l'un de vous connaît un sport, une activité pour muscler le dos, tout en gardant mon physique rachitique qui me plait tant, je suis preneur.

(première publication : 24/10/2012)