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L ' O N A N E U R
16 avril 2012

la bourse aux emplois

Si il y a quelque chose que j'ai retenu en cours de sciences économiques et sociales de seconde (c'était il y a quand même 6 ans!, ce qui prouve, par a + b que j'ai une mémoire phénoménale), c'est que ce ne sont pas les patrons qui commandent. En effet, mon moustachu de prof avait affirmé avec autant d'entrain que s'il avait déclaré que deux et deux font 4, ce qui est, je l'affirme aux lecteurs qui ne seraient pas très matheux, ou ceux qui ont trop lu le roman 1984, est la plus importante vérité arithmétique qui soit, que c'étaient les travailleurs qui proposaient leur service, et non les employeurs qui proposaient du travail. Les demandeurs d'emplois n'en sont donc pas, selon ledit professeur d'économie.

Plus tard dans ma vie (oui, je suis très vieux), quand j'ai commencé à faire des démarches vers de multiples patrons, et j'ai remarqué que la pratique s'opposait totalement à la théorie. En effet, je n'ai croisé aucun responsable du personnel à quatre pattes en train de me lécher les pieds pour que je daigne accepter de fournir le moindre effort dans sa boîte. Bien au contraire, c'était moi qui me trouvait dans la position du suppliant:

"-S'il vous plait, acceptez mes services, aussi humbles soient-ils. Cela fait trois ans que je ne lèche que le béton pour me nourrir. Mon père a quitté ma mère deux ans avant ma naissance, ma mère, elle est mort de chagrin à l'âge de 97 ans, alors qu'elle ne me portait que depuis un mois. Ma petite soeur a un cancer des chaussettes, mon autre soeur s'est pendue et noyée dans un accident de voiture."

Mes suppliques n'y firent rien. Les patrons me rejetaient les uns après les autres du revers de main, aucunement touchés par mon passé dramatique. D'où ma constatation, je dépendais des DRH, tandis que eux s'en foutent de ma tronche. Les enseignements du professeur aux moustaches jaunies par l'abus de cigarillos ne valait rien face à la réalité. Pourtant, j'aimerais croire qu'il a raison.

Le soucis, c'est à mon avis qu'il y a trop de chômeurs, trop de monde à se proposer, donc, les employeurs font la fine bouche. Un peu comme si on avait trop à manger, qu'on mangeait tout le temps, vers la fin, on en aurait marre, avec la nourriture si abondante dans le bide qu'elle nous titille violemment la luette. Et que en plus, il y aurait encore des hectares et des hectares de rayons à ingurgiter. Je ne doute pas que dans cette situation, nous ferions tous la fine bouche, préférant une cuillérée de caviar à une pelletée d'hamburger à trois étages. Quoi de plus normal?

Seulement, cette position contre nature des employeurs est mauvaise, ils ont volé le pouvoir aux travaillers, et il faut le leur reprendre, les remettre à leur place. D'où mon idée de réforme (oui, vous allez dire, encore une idée fantastique, mais ne vous impatientez pas, je vais vous la livrer de ce pas).

Actuellement, c'est à ceux qui proposent leurs services de faire toutes les démarches, chercher dans les petites annonces, dans le kafkaïen pôle emploi, c'est à eux de se rendre chez l'employeur, à eux de justifier leur choix, et caetera. Comment, dans cette situation dégonfler l'égo surdimensionné des directeurs des ressources humaines? En inversant la donne. En faisant que ce soit aux entreprises de chercher les personnes adéquates, et que ce soit à elles de faire les démarches vers ceux qui offrent gracieusement leurs services. Les informations se mettraient jour régulièrement, suivant les différents postes et formations suivis par les citoyens.

Je propose donc que les futurs employés s'enregistrent sur un registre et expliquant toutes leurs qualités, qualification, diplômes, disponibilité, bref, en se présentant une fois. Puis, ce serait aux responsables du personnel de chercher sur le registre le profil leur convenant le mieux, à l'aide de moteurs de recherche puissants. Ils pourraient chercher par diplôme, compétences, et bien d'autres critères (les critères physiques étant inconnus, bien évidemment, il est hors de question de favoriser la discrimination physique à travers cet outil formidable, seules les qualités professionnelles des personnes seraient prises en compte,ce qui est on ne peut plus logique).

A ceux qui disent que le dispositif est impossible à mettre en place, je répondrais tout simplement que ce ne serait qu'un substitut de l'ANPE, si l'ANPE est possible alors mon fantastique système est tout aussi possible, surtout grâce à l'internet. Il aurait des avantages considérables pour les entreprises, elles ne seraient plus obligées d'attendre de futurs employés qui ne viennent pas, et n'auraient pas à se charger les bras de piles de CV inutiles alors qu'il n'y a aucun poste à pourvoir. Ces deux égarement du système actuel seraient supprimées, un petit tour sur le catalogue, et hop, la bonne personne trouvée. Les avantages sont les mêmes chez ceux qui proposent leur travail, pas besoin de tuer quatre fois la forêt de l'Himalaya en imprimant des CV superfétatoires qui finiront au pilon.

En outre, à ma brillante réforme, s'ajouterait une part d'éducation. Je constate en effet avec un désarroi immense qu'une fois diplômés, les élèves sont jetés dans la nature du monde du travail, sans même savoir ce qu'il faut faire pour dénicher un job. Certes, il exite des livres théoriques très chiants qui donnent plus envie de se planter en pratiquant que de comprendre sur le bout des doigts la théorie. D'ailleurs, le savant hirsute Einstein a affirmé que la théorie c'était quand ça marchait pas mais qu'on savait pourquoi, alors que la pratique, c'est quand ça marche mais qu'on sait pas pourquoi. Il faut ici affirmer que la recherche d'emploie lie un peu les deux, théorie et pratique: ça marche pas, et on ne sait pas pourquoi.

Je propose donc qu'en cours de terminal, les élèves aient un certain nombre d'heures hebdomadaires sur le monde du travail, ils apprendraient durant le cours la diversité du monde du travail, les méthodes pour en trouver, et tout ce qu'il faut savoir. L'enseignement serait d'ailleurs obligatoire, bien entendu. Au niveau de l'université, et des formations professionalisantes, il faudrait soit que la filière s'ouvre véritablement au monde du travail, histoire que l'étudiant devienne employé dès qu'il sort de sa fac, soit qu'un cours soit dispensé sur la recherche de travail dans le secteur, un cours extrêmement approfondi décortiquant toutes les arcanes du secteur d'emploi.

Voilà, c'est ma réforme... en attendant que le président tombe dessus, je vous dit bon vent. (je vous donnerais des nouvelles à ce sujet)


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(première publication : 30/8/2009)

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