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L ' O N A N E U R
21 mai 2012

avenir des étudiants

Encore un article sur les étudiants, allez vous dire. Oui, mais le sujet m'intéresse au plus haut point, en étant un moi-même.

Cette réflexion m'est venue en apprenant une nouvelle assez dramatique. L'une de mes connaissances, qui est très bonne étudiante, si elle n'est pas major de promo, envisage de quitter les études, pour entrer dans la vie professionnelle, et exercer un métier qui n'a rien à voir avec ses études. Bref, vous en conviendrez, un effoyable gachi, de nombreuses années estudiantines perdues, dans les oubliettes, des diplômes qui ne servent à rien, à part décorer d'un amer souvenir la cheminé du salon, dont la chaleur, lentement, jauni et consume le papier précieux.

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Un gachi épouvantable, connaissant ses résultats, et pourtant. J'ai l'intime conviction que ce cas, tout tragique qu'il soit n'est pas isolé. Une question me vient à la tête. Jouons là à la Jean-Luc Reichmann, si vous le voulez bien: sur 100 étudiants, combien exercent une profession qui n'a rien à voir avec les diplômes qu'ils ont en poche?

Je me souviens d'une conversation que j'ai eue avec une fille à couettes. Elle était étudiante, travaillait sa maîtrise, et comblait ses fins de mois dans une grande surface. Outre l'absurdité de cette situation, que j'ai décrite, il y a quelques articles, elle me disait que son employeur, qui avait beaucoup d'étudiants à sa disposition, était certain qu'une bonne partie d'entre-eux resterait, après avoir terminé ou abandonné leurs études, dans la-dite grande surface.

Combien d'étudiants le phénomène concerne-t-il? J'espère le moins grand nombre possible, à la rigueur uniquement les gens que je n'aime pas, mais je crains qu'en réalité, trop soient contraints de le faire. Un article dans le journal annonçait que les étudiants, au sortir de la fac avaient du mal à trouver du travail, et que plus ils tardaient, moins ils avaient de chance d'en trouver dans leur secteur de recherche.

Alors, à quoi auront servi leurs études? Combien de pognon auront-ils claqué pour en fin de compte travailler là ou ils n'ont aucune qualification? Avoir lu Huysmans, l'avoir étudié, c'est bien. Mais pour un caissier, c'est pas très utile.

Quelle pitié! Encore une fois, les études supérieur prouvent qu'elles ne servent à rien, et les paroles parentales pleines de bon sentiments "Il faut avoir des bagages" fondent comme neige au soleil face à la réalité dure et brutale.

Sans débouchés réels, l'université, sensée être l'école des élites, devient une sorte de Grand Lycée, dans laquelle on croise bien plus d'adolescents attardés, appelés par les géniaux sociologues adulescents. Mot qui ne veut rien dire, quand on sait que déjà l'adolescence a été créée de toute pièce, comme étant une catégorie d'âge irresponsable, débile qui ne pense qu'à acheter la merde qu'on lui fout sous le nez, alors que seulement un siècle auparavant, ils avaient tous endossé fièrement le costume d'adulte.

L'adulescent, c'est pareil, toujours pour consommer grand train, sauf que comme la pseudo-révolte à la voix qui déraille ne peut durer bien longtemps, il faut trouver un autre prétexte pour qu'ils achètent: les études.

Mais pourquoi créer toutes ces nouvelles catégories, pourquoi cette intelligence et énergie vive jetée en pure perte? Si on compte toutes ces personnes qui pourrait travailler parmi ceux qui travaillent pas, à savoir le chômeurs, les chiffres deviendraient monstrueux, et le scandale aussi: notre pays se priverait d'une quantité effroyable de travailleurs potentiels.

En économie, j'ai appris que l'un des signes de fierté d'un pays consistait dans le niveau d'étude de ses ressortissants. En gros, plus les habitants font des études longues et inutiles, mieux le pays est placé. Cette façon de compter est, vous en conviendrez, extrêmement stupide, car ce qui compte c'est pas la durée des études, mais le contenu.

Imaginez que vous devez lire un livre, n'importe lequel. Vous avez la possibilité d'en lire une page par jour, ou de le finir dans la semaine. Le résultat sera le même, vous connaîtrez le livre, mais dans le second cas, vous pourrez lire un nouveau livre la semaine suivante! Quoi que, à lire un bouquin de l'ordre d'une page par jour, on risque de moins bien comprendre l'histoire, car on la suit moins. La durée, par conséquent ne fait pas tout, contrairement à ce qu'on nous serine sans arrêt. Un balayeur n'a en aucun cas besoin d'avoir son bac, et encore moins une licence, un doctorat, alors pourquoi sommes nous tous obligés de suivre des études sans fins?


(première publication : 22/8/2010)

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