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L ' O N A N E U R
29 mai 2012

petit tour chez les historiens

Depuis que j'ai découvert le merveilleux univers de l'université, je me suis dit une chose: si j'étais né dans une famille de milliardaires, avec par exemple un père qui gagne en une année, 5 vies de smic, je ne chercherais pas à travailler, mais je continuerais toute ma vie mes études, multipliant les licences, maîtrises, et doctorats dans toutes les disciplines possibles. Je profiterais de la fortune familiale pour m'enrichir spirituellement, sans contrainte de temps (ce que tout étudiant lambda, qui étudie pour un jour travailler doit subir).

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Malheureusement, je ne suis pas fils de multimilliardaire, et il me faut trouver un travail, et abréger mes études. Cette année-ci, est d'ailleurs la dernière, après, direction le monde étrange dans lequel les heures que tu passes à travailler donnent le droit à un accroissement des chiffres sur le compte en banque.

Après avoir fait quelque années en lettres modernes, où je découvris des auteurs que je n'aurais jamais connu sans cela, je me suis orienté vers l'histoire, et là, le choc! J'ai été confronté à deux mondes radicalement différents. Premièrement, les capacités mentales demandées ne sont pas du tout les mêmes: alors que la littérature demande demande une sensibilité très particulière, de compréhension, d'analyse, bref, de l'intelligence pour pouvoir expliciter le sens cacher d'un texte, l'histoire nécessite simplement une bonne mémoire, pour pouvoir recracher faits, décrets, dates et noms.

Cela, nous nous en doutions tous un peu. Il est possible de se démerder en littérature si on n'a pas grande mémoire, il suffit d'imaginer une interprétation curieuse, en tissant le plus de liens possibles avec le texte à l'étude. Point de tout ça en histoire, si on ne se rappelle pas, on coule.

Mais les étudiants sont aussi très différents, et c'est ce qui m'a le plus choqué. Il est vrai que parfois, les esprits littéraires ont de grosses lacunes, je me rappelle avoir été le seul à expliquer à un professeur comment marchait l'économie moderne (en très grandes lignes, l'offre et la demande), alors que mes voisins en étaient parfaitement incapables. De même j'avais tendance à raccrocher tel écrivain à son existence historique, à lier un roman à une base événementielle extérieure, ce qui étonna beaucoup de mes camarades, qui ne pensaient qu'à lier un auteur à un autre auteur dont il se serait inspiré. (il n'y a aucune vantardise dans mes propos, les épisodes sont nets dans ma tête)

En histoire, impossible de sortir sa culture parallèle, dans de très rares cas, un écrivain a participé à la politique, mais c'est tout, seule compte la culture historique. L'univers est incroyablement cloisonné, et les étudiants aussi. Ceux que j'ai côtoyé, du moins.

C'en est même très désagréable, car ils sont tous politisés à l'extrême, ne parlent que de Révolution. Il n'y a là aucune exagération: durant une des séances, l'enseignant demanda ce qu'apporta la Révolution Française. Une personne normale aurait évoqué la démocratie, le droit de vote, liberté égalité fraternité. Bref, des trucs évidents. L'un de mes camarade pris la parole pour parler du droit à l'insurrection. Ce qui est vrai, mais ce n'est pas le premier droit qu'un citoyen pense a brandir quand il est en démocratie.

Tous sont de grands lecteurs de Karl Marx, et autres théoriciens, qui sont certes passionnants, mais qui n'ont plus vraiment la raison d'être, alors que leurs systèmes ont été caricaturés, et se sont écroulés sous leur propre poids. Aucun d'eux ne semble comprendre qu'ils vénèrent des systèmes passés, qui ont prouvé qu'ils ne pouvaient pas marcher, aucun ne comprend que le capitalisme est à l'heure actuelle, le seul système viable, car il est le seul système qui sache réutiliser les révoltes à son profit, et qui provoque lui-même les crises, pour mieux les affronter. Ils ne comprennent pas que la révolte de mai 68 n'a abouti qu'à une révolution sexuelle, et à l'explosion du marché du sex-toy.

Ils sont méprisables, à croire qu'une révolte peut changer ce monde immuable, à penser que l'humanité avance vers toujours plus de libertés, à voir l'histoire comme une ligne droite qui monte, alors qu'il ne s'agit que d'une spirale qui descend.

Tous, bien évidemment, ont leur carte du parti communiste, quand ils ne brandissent pas les couleurs anarchistes? Je ne vous cache pas que cet état d'esprit m'exaspère relativement beaucoup, aussi, ai-je décidé de prendre le contrepied de leurs idées. Dans une enième transformation, je deviens, par simple esprit de contradiction, UMPiste bonapartiste, adhérant au parti de de Villiers.

Dans un élan de provocation, je me suis procuré un T-shirt UMP, et j'ai envisagé de faire un discours pour la réforme des retraite lors d'une des AG étudiantes, en exhibant fièrement l'emblème de notre président. Malheureusement, le blocage fut dissout comme de l'aspirine dans un verre d'eau, et je n'ai pas pu risquer ma peau. Peut-être que je le ferais en cours, si la folie me prends, si cela arrive, je vous le ferais savoir.


(première publication : 3/12/2010)

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