élévation spirituelle par allègement des bourses

Il est beaucoup question de la scientologie et d'autres sectes ces temps-ci.
Pour moi, tout type de prêt-à-penser est à rejeter, étant donné que je
considère que l'homme doit penser par lui même sans s'appuyer sur un
dogme commun. Mais je fais néanmoins la différence entre une secte et
une religion. Les deux choses s'appuient sur la faiblesse des fidèles pour
leur imposer une vision du monde préfabriquées, mais la secte en profite
pour gagner de l'argent (soit dit en passant, la religion chrétienne imposait
un impôt au moyen-âge, et elle vendait aussi des places au paradis à la
renaissance). Vendre de la croyance à des adeptes est à mon sens la pire
des arnaques, pire encore que les religions, et ce n'est pas peu dire!

Les médias parlent souvent des sectes, mais on ne les voit que de
l'extérieur, et notre jugement est un peu biaisé, pour connaitre une
organisation, la meilleur chose à faire est d'y pénétrer. Au cours de mes
recherches sur le net, j'ai trouvé un article du journal charlie hebdo spécial
secte. Le journaliste nous annonce qu'il est entré dans la scientologie pour
voir comment ça se passait dedans. Je vais ici vous résumer ce qu'il disait
car j'ai trouvé son reportage très intéressant (entrer dans la secte avec déjà
une idée de ce qu'est la secte est le meilleur moyen de ne pas y adhéer). Si
vous voulez voir l'article au complet, cliquez ICI.

Les scientologistes abordent les gens dans la rue, en leur proposant des
tests psychologiques d'environ 200 questions, une bagatelle, en quelque
sorte. Ce test sert à savoir si on est dépressif ou pas, et étonnament, tout le
monde est dépressif, quelles que soient les réponses données. (perso, je
fais pas confiance aux tests, en général, je réponds pour avoir l'air le plus
salaud possible). Puis, comme on est dépressif, les scientologues nous
invitent chez eux, présentent vite fait les bienfaits de la secte, si on adhère,
ils font signer un contrat, la durée varie, mais ça peut aller jusqu'à un
milliard d'années!, une autre glose stipule qu'il ne faut pas dire de mal de la
secte.

Après ces formalités administrative, on doit acheter quelques livres (les
libraires ne laissent pas les gens lire sur place, faut à tout prix acheter, ce
que je trouve scandaleux en tant que lettreux futur-bibliothécaire), puis on
a rendez-vous chez un pseudo psychanalyste qui va prescrire des cour à
suivre (la vie du scientologue se base sur beaucoup de cours et de
conférences), des cours pour être mieux dans sa peau. Autre truc très
important, c'est les séances de psychothérapie de comptoir, tu raconte un
moment de ta vie qui t'a choqué, et tu le répètes jusqu'à ce ça te choque
plus. Puis, tu dois trouver un autre fait de ta vie. Et si t'en a plus, t'en a
encore, il est possible de tirer des fait de la vie antérieure, trucs
complètement inventés, mais le scientolopsy s'en branle. Biensûr, tout est
payant, tout, tout, tout, chèèèèr. Pour les malades, le charlatanisme est
aussi de mise.

Au niveau du dogme, les scientologues vénèrent le fondateur, il y a des
photos de lui partout, et dans chacun des bâtiments il y a un bureau du
fondateur (il est juste un peu mort, mais c'est pas grave). Le fondateur était
à la base écrivain de SF, mais il s'est dit que fonder une secte est plus
lucratif. Les scientologues prônent l'élévation spirituelle par un travail sur
soi (les cours et les psychothérapies de supermarché et la lecture de la très
florissante littérature scientologue). Ils croient en la réincarnation et ont un
système hiérarchique très réglé. Les adeptes doivent travailler
bénévolement (une soixantaine d'heures par semaine, donc en plus de
donner ton argent, tu donne beaucoup de ton temps, en gros, 10h par jours,
sachant qu'on dort environ 8h par jour, il reste à peine plus de quatre
heures pour travailler et gagner de l'argent. Et donc tu deviens vite
dépendant de la secte.

Pour entrer, c'est facile, mais pour sortir, ça devient un peu plus compliqué
car les adeptes sont très surveillés et dès qu'ils manquent à leurs
obligations, coups de fils, lettres, mail, bref, le harcèlement, d'autant que le
bourage de crâne des cours et autres est puissant, le piège s'est refermé. En
conclusion, je dirais simplement que ça rapporte plus d'être fort et de
profiter des faibles que d'être faible et de travailler pour les forts, quitte à
entrer dans une secte, autant fonder la sienne.

(première publication : 25/02/2008)