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L ' O N A N E U R
23 juillet 2013

Deutsche Qualität (5)

Il est peut-être 23 h 30, les enfants doivent être couchés. Du moins, devraient-ils l’être. Nouveau joujou proposé, des guitares lance-flamme. Je ne les connaissais pas, celles-là ! Puis, c’est encore Flake qui en prend pour son grade. Bâillonné, à quatre pattes, il subit les sévices du chanteur qui lui impose une douche en bon et due forme, avant de l’adresser au public. La scène se passe sur une plate-forme surélevée, mêlant allègrement horreur et grotesque, dans un alliage dont seul Rammstein a le secret.

vieillchar2Encore une fois, Flake réussit à s’enfuir, et Till, de dépit, fracasse son clavier avant de le jeter dans la foule. Là, je me dis : « merde ! ». Recul de la foule au moment de l’impact, puis reflux pour récupérer le précieux clavier, trophée s’il en est, d’un concert mythique. Déséquilibré, je me retrouve au cœur du pogo que ma place était censée éviter. La lutte continuera jusqu’à la fin du concert.

 Justement, « ICH WILL », l’un des morceaux les plus entraînants du groupe, prend la suite. Pas de flamme sur scène, mais une rage dans l’assistance. Ça saute, ça bouge de droite à gauche. Je me libère de quelques corps trop proches de moi. Toujours en rythme, je pousse les métalleux dont la proximité m’agace. Tords des doigts, faillis mordre des bras, donne des coups de tête ; j’en subis en retour le courroux de certains qui, pour des raisons que je ne m’explique pas, ne se laissent pas faire.

Pendant ce temps, Paul rate tout un refrain, car il n’arrive pas à relever son micro à temps. Ce sera le dernier coac que je constaterais.

Quelque notes de piano plus tard (« MEIN HERTZ BRENNT »), la guerre civile, l’émeute reprends de plus belle avec « SONNE », l’une des chansons où les flammes crachent le plus fort. La chaleur est cuisante, et je pue à force de m’être roulé dans la sueur de l’ensemble de la population. Les yeux explosés, je tente de baisser la tête pour éviter de sentir de trop la fournaise. Plus la force de chanter, je continue néanmoins, chaque refrain, chaque parole, comme tout le monde autour de moi. La fatigue était dans tout les gestes, rendus lents et maladroits, mais toujours présents.

 

vieillchar3

C’est sous des regards hagards que commence « PUSSY ». Dernier volet du concert, avec en prime un bain de mousse mémorable. Till, perché sur un canon phallique arrose les premiers rangs d’une mousse, pendant que des confettis par milliers sont crachés.

Exténué, crevé, trempé, mais heureux. Deuxième concert de Rammstein, cette fois-ci aux premières loges, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. J’ai mal à chacune de mes articulations et me demande si c’est ça d’être vieux. J’ai fin, mais n’ai aucune force pour manger ni même boire. Enfin, je suis reconnaissant. Reconnaissant pour avoir vu, vécu, ce que j’ai vu.

J’ai vu un groupe s’amuser, Paul en joie au point de rater des passages, et franchement, ça me rend heureux. Et ému, quelque part. Un regret cependant. J’avais emmené mon drapeau allemand pour l’exhiber, mais j’étais tellement comprimé que je n’ai rien pu en faire. J’aurais aimé me trouver au premier rang pour pouvoir le garder déployé, mais le sort en a décidé autrement. L’absence d’appareils photo aussi, mais ça m’a permis de regarder le show bouillant dans son entièreté.

Je suis quoi qu’il en soit heureux, je me serais amusé comme un dératé, j’en aurais pris plein les yeux, plein les oreilles. Je n’aurais été qu’un jour aux charrues, je n’aurais vu qu’un concert, alors que M et Keny Arkana m’aurait peut-être plu, mais ce n’est pas grave. Je n’aurais pas eu la force de tenir plusieurs jours. Derrière SuperDeutsche, se cache une petite nature...

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