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L ' O N A N E U R
23 juillet 2013

Deutsche Qualität (2)

 Sur le terrain, je constate que les écrans sont apportent des conseils judicieux. « Il fait chaud, pensez bien à vous hydrater, mettre un chapeau, et tartinez vous de crème solaire ». Heu, juste pour info, la crème solaire, c'était pas le contenu du flacon que le videur m’a confisqué parce qu’il s’agissait d’une potentielle arme de destruction massive ? Si ? Autant pour moi, j’ai cru, l’espace d’un instant, et avec satisfaction, être un terroriste. Sur la droite, derrière des stands et autres barnums, la grande scène apparut rapidement, les premiers rangs étaient déjà pris. C’était la merde. Pas de course, nous avions déjà accumulé trop de retard à tenter d’ôter mon genou pour plaire à la Montagne.

charrues journ (3)

 

C’est dans ces moments-là que je comprends à quel point les cours d’endurances avaient du bon. Si seulement les profs en survêts bicolores avaient dit explicitement que c’était pour être aux premières lignes de Rammstein...

Tout n’était pas perdu, nous sommes arrivés au deuxième rang, et déjà, tel un tétris à échelle humaine, les lignes suivantes nous recouvraient. Plus de marche arrière possible. L’attente allait durer 5 heures.

Une occasion rêvée pour se faire de nouveaux copains métalleux, et surtout pour ne pas prendre leurs numéros. Je suis venu au festival pour voir un concert, pas pour être sociable, merde. En plus, ils suent, puent, boivent, et sont tout rouges. Berk.

À défaut de sujets importants à traiter, par exemple le livret A qui se vautre lamentablement à 1,25, c’est une série de vannes faciles qui sont sorties pour passer le temps.

Raphaël commence à chanter sur la scène derrière nous, accusant vaillamment les railleries de métalleux soulards, puis, enfin, le soleil passe derrière la scène dédiée aux Teutons. Un vent de fraicheur arrive : il était temps, la confiscation de la crème solaire avait eu pour effet de me rôtir partiellement. Travail qui serait fini à la fin du concert, quand le dernier lance-flamme sera éteint.

 

charrues journ (4)

Je lève les yeux pour énumérer les dispositifs d’allumage. Le canon-b*te est là, les cracheurs de confettis aussi, ça, c’est la pluie d’étincelles pour Ohne dich, et là encore, des feus du Bengale qui s’allumeront pendant Sehnsucht.

Les techniciens s’activent, posent du matériel, pendant que la sécurité, compatissante, distribue de l’eau en bouteille (mmh, délicieux ce petit goût d’herpès buccal et de mononucléose), ou à coup de tuyau d’arrosage (un peu plus complexe à attraper avec la bouche).

Derrière, Raphaël a fini, the Hives prennent le relai. Un groupe suédois portant des tenues d’académicien sans les épées, c’est-à-dire sans l’élément qui a vraiment de la gueule, et qui a pour chanteur un freluquet à la voix aussi criarde que celle du chanteur d’AC/DC. À vrai dire, le garçon parle plus au public qu’il ne chante. Trop fier de pouvoir aligner deux phrases en français.

Pendant ce temps, pour faire semblant de tuer le temps, nous nous lançons, mon frère et moi dans une bataille de pouce endiablée. Et je peux dire qu’avec la sueur qui rend les doigts glissants, c'est pas très très pratique. La mort dans l’âme, nous enchaînons par un « je te tiens par la barbichette », histoire de maraver le gueule du premier qui rira, et enfin, pour faire la belle, ce fut un shi-fu -mi mémorable. (J’ai gagné, parce que figurez-vous que le trou noir avale tout, même les puits, ce qui constitue une stratégie imbattable.

Avec tous ces jeux, nous avons gagné dix minutes sur l’attente. La foule commence à se serrer, il ne reste qu’une heure. Il n’est bientôt plus possible de s’asseoir. Déjà, les jambes sont lourdes, engourdies. Ça n’a pas l’air comme ça, mais passer sa journée à rien foutre, c’est usant ! Pour mes amis pauvres, c’est un peu comme aller à pôle emploi où au bureau des allocs familiales.

charrues journ (5)

À peine peut-on distinguer un ou deux musiciens se préparant, ce qui réussit à arracher des cris de joie, des appels au public, dont la patience est mise à rude épreuve.

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