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L ' O N A N E U R
30 septembre 2012

le supplice de l'encre et de la plume

Ces temps-ci, rédactionnellement parlant, je suis très très prolifique. Presque autant que lors de ma première année de faculté.

Sans doutes est-ce que les informations à ce sujets sont réparties un peu partout dans ce blog qui m'est cher, et si vous avez la flemme de tout reglaner, sachez que depuis près de 8 ans (pour ne pas dire 10), je me suis mis en tête de m'adonner à une longue et fastidieuse rédaction, pour le simple plaisir d'écrire le mot fin à la fin, avant le générique.
 

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Ce mot, je l'ai apposé à la fin d'un texte de 24 chapitres, et de plus de 350 pages openoffice. C'était il y a 5 ans, à la fin de ma première année universitaire. Puis, je l'ai laissé là, sans savoir par quel bout le reprendre, et sans avoir vraiment la force, le courage, ou l'inspiration pour commencer la suite.

Les années ont passé, et je culpabilisais de ne pas y travailler, mais entre-temps, mon blog est devenu assez bavard, jusqu'à occuper une place très importante dans les hobbies. Place primordiale, devrais-je dire. Je ne sais pas si ma rédaction blogesque s'est améliorée, mais mon esprit s'est affuté, pour donner à présent à mes articles la saveur que je désire.

Il y a maintenant deux étés, je me suis enfermé dans un monastère deux semaines. J'en avais besoin pour survivre à une crise de coeur que je traversais depuis quelque mois. J'ai donc apporté une série de livres mystico-blasphématoires, des papiers et des crayons. Ce furent les seuls médias que je côtoyais. J'ai ingurgité tout ces livres (moi qui suis un petit lecteur), j'ai beaucoup dormi, et j'ai écris. La suite.
 

3103542939_1_5_QBH08zCBLa machine était lancée, mais pendant un temps, je n'étais qu'en première vitesse, sans pouvoir atteindre la pédale d'embrayage. Jusqu'à il y a quelque semaines. Sans que j'en connaisse les raisons, je me suis mis à écrire, à enchaîner les chapitres. Au fur et à mesure de ma progression, je vois de plus en plus la lie du premier roman, et je note les améliorations à apporter. Mon esprit est vif, il suit la trame avec une facilité que je ne lui connaissait plus depuis un lustre.


Chaque soir, donc, je ne peux rien faire d'autre que d'écrire, l'excitation est telle que si je travaille sur autre chose, je culpabilise comme un malade, et même si je suis sur la rédaction de ce blog, je me dis que je ne devrais pas être là, mais à mon roman. Les 24 heures hebdomadaires sont trop peu, il m'en faudrait au moins trois de plus, et si possible 24 de plus pour avancer enfin convenablement!

Bref, je suis dans un état créatif incomparable, et il me vient l'envie d'en parler à tout le monde, même sur crazygollum, c'est dire!
 

3103542939_1_7_xUf8S7JcDans le monde physique, plusieurs personnes sont au courant de mes activités nocturnes. Enfin, dire qu'elles sont au courant est peut-être rapide, car pour la plupart, je ne l'ai évoqué qu'une fois. Seules ma famille, ma copine, et des amis du lycée m'ont entendu plusieurs fois en parler. Je pense en tout et pour tout, une dizaine de personnes doivent associer mon nom à l'écriture. Les autres ont oublié. Et je ne leur en veut pas, car je suis incapable de déterminer si il s'agit d'une bonne ou mauvaise chose.


Cela dit, au final, j'ai dût en parler à pas mal de monde, et à chaque fois, la même réaction m'est revenue. Tous avaient l'air fascinés, à mon grand étonnement.
« Ha ouais?! Tu écris! C'est génial, ça parle de quoi, tu as trouvé un éditeur? T'en est ou? »
Toujours. Je pense d'ailleurs que je pourrais parier à chaque fois, ça me ferait gagner du pognon!

Je ne comprendrais jamais cette fascination, et je ne dis pas ça pour être modeste, mais au final, écrire, ce n'est pas une chose très passionnante. Faire du kite-surf l'est plus, du saut à l'élastique aussi.

Pour faire simple, l'écriture peut être résumée en deux phases. Celle où on n'a pas d'inspiration, où on peine à rédiger deux pauvres phrases sans aucune valeur, et où on abandonne très vite pour mettre un DVD dans l'ordinateur, qui apaisera l'angoisse de n'avoir rien écrit. L'autre phase est celle où la pensée n'est tournée que vers l'écriture, on est obligé d'avoir un carnet dans la poche pour y noter la moindre idée si on ne veut pas qu'elle s'échappe à jamais (les idées qui s'échappent sont toujours les meilleures), on prend ses soirées entières pour écrire, ratant du même coup les séries télé préférées, et se couchant à pas d'heures. Ni mieux, ni pire que la première, cette période d'inspiration est incompatible avec une vie professionnelle, car il n'y a que très peu de place pour elle, et elle a tendance à s'étendre le plus possible.

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Je pense que les auteurs qui arrivent à la case éditeur doivent vivre plus la deuxième tendance que la première, mais je suis incapable de le savoir.

Quoi qu'il en soit, on souffre, d'autant qu'en plus de ce grand écart, on n'ose pas exposer son texte à tout le monde, tout en souhaitant le vendre. Peut-être est-ce différent une fois publié (pour ce blog, je n'ai aucun mal à poster mes articles), mais pour mon roman, je sais que seules trois personnes l'ont lu, et à chaque fois, j'ai souffert comme si j'avais montré mon sexe au boulot devant tout le monde.

 

On souffre d'autre chose, aussi. D'une culpabilité de ne pas travailler assez. La culpabilité, elle est tout le temps là. Toujours cette petite voix. Je ne sais pas si on ressent pareillement une voix quand on a pour passion de faire du vélo, ou de regarder la télé. J'en doute.
 
Vous connaissez la culp3103542939_1_11_3MwJNDsfabilité qu'on peut ressentir quand on est en retard pour sa fiche d'impôt? Celle de ne pas avoir écrit assez est encore plus pernicieuse, il m'est arrivé d'en pleurer. Pourtant, je continue.

Alors pourquoi cette fascination pour les écrivains? Pourquoi est-ce que j'entends toujours des voix pleines de joie poser un tas de questions, toujours les mêmes dès que je parle de mon activité?

Sont-ils fasciné par la capacité d'écrire? Il n'y a pas vraiment de quoi, vu que parfois la source coule, parfois le fleuve est sec. Quand il coule, c'est assez simple, il suffit de le suivre, aucun effort à faire. Ce n'est pas comme quand on commence à jouer un instrument, qu'il faut apprendre les gammes, que la première fois qu'on joue un morceau, le résultat est si moche que le suicide est la meilleure alternative.
Ecrire est banal, depuis que je suis en CE1, j'écris. Il n'y a rien d'étonnant à cela. Peut-être ne comprendrais-je jamais mes compatriotes. Je n'arrive même pas à imaginer leur arrière pensée, la raison de leurs élans incontrôlables, alors qu'à la base, cet article devait en parler...
 

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(première publication : 20/7/2012)

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