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L ' O N A N E U R
12 décembre 2013

l'article inattendu

 

Quelle est la différence entre une oeuvre et un chef-d'oeuvre ?

 

Vous avez quatre heures.

 

Question bateau qu'on pourrait trouver à l'épreuve philo du bac, comme dans une dissertation d'histoire de l'art.

 

En toute modestie, et dans la mesure de ma capacité, je vais tenter d'apporter une réponse. Je précise ici que vous pourrez parfaitement l'utiliser dans vos travaux universitaires, mais il vous devrez passer à la caisse : propriété intellectuelle oblige.

 

Une oeuvre serait une création qui apporterait une lumière particulière sur une époque, un évènement. Sur les moeurs de l'auteur, de son milieu, sur le contexte historique, artistique, ou sur les aspirations individuelles ou collectives.

 

Un chef-d'oeuvre fonctionnerait à l'inverse : ce serait l'époque qui apporterait un éclairage particulier. En cela, le chef-d'oeuvre atteint une atemporalité certaine, et pourrait s'adresser à des générations entières, pour les siècles et les siècles sans jamais s'affaiblir, et avec un message continuellement renouvelé.

 

Prenons un exemple.

Totalement au hasard, ce blog ne saurait être inspiré par toutes les sorties de gros blockbuster cinématographiques.

 

Au hasard, la création de Tolkien.

 

Au moment de la rédaction de Seigneur des Anneaux, l'on pouvait penser qu'il s'agissait d'une dénonciation du pouvoir nazi qui s'abattait sur l'Europe entière. Sauron, le seigneur des Ténèbres serait la personnification d'Hitler, et les armées d'orques correspondraient aux SS. La lecture se vaut parfaitement : les peuples opprimés et pacifiques comme celui des hobbits seraient les principales victimes de l'invasion militaire.

bilbo3

bilbo4

 

A cette lecture peut s'opposer une autre : les elfes de Tolkien, en effet, ne correspondent-ils pas aux surhommes grands blonds aux yeux bleus glorifiés par les théories Hitlériennes ? La xénophobie serait à ce moment là le moteur majeur de l'oeuvre. L'ennemi, en effet, vient de l'Est et du Sud, c'est l'étranger. Dans sa glorification de la virilité et des grandes armées, Tolkien révèlerait un penchant proche du national-socialisme.

 

La théorie peut se tenir, la fantasy a souvent été taxée d'extrême-droite pour ces différentes raisons, un auteur dont le nom m'échappe complètement s'est d'ailleurs demandé ce que ça donnerait si le chancelier Adolf s'était mis à écrire plutôt que de conquérir des pays. Paf, ça ferait un livre de fantasy.

Mon dieux ! Grand blond aux yeux bleus et avec des sourcils noirs ! Cet Aryen est faux, cet Aryen est juif !

 

Passons à présent les lectures politiques de l'oeuvre, et attardons nous sur la fable écolo. Dans les années 70, les hippies ont repris pour leur compte le Seigneur des Anneaux. Avec les paysages magnifiques, les grandes plaines, les arbres personnifiés et tout les esprits des forêts, vous comprenez bien pourquoi les hippies étaient en joie ! La poésie des paysages est ravagée par un pouvoir qui cherche à surexploiter la belle nature. C'est exactement ce qui ressort dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Je précise ici qu'avec tout les cheveux longs qu'on trouve dans la saga, les hippies s'y retrouvent pleinement.

 

Je passe sur les autres communautés comme les geeks et les métalleux qui se reconnaissent aussi parfaitement dans l'univers pour passer à la dernière interprétation en date.

Bon, le jour où les arbres attaqueront vraiment les usines pollueuses, je deviendrais écolo. Je le promets!Dix ans après la trilogie du Seigneur, le réalisateur Peter Jackson se penche sur Bilbo le hobbit. On pourrait penser que le peu de temps qui sépare les deux trilogies donnerait un résultat et une lecture similaire du chef-d'oeuvre.

Il n'en est rien. Dans le Hobbit, c'est la culpabilité qui est mise en avant. Les nains qui veulent récupérer leur richesses, un dragon qui garde jalousement son trésor. Bref, le spectre d ela crise, et du monde des finances folles n'est pas loin, et apporte une lecture inédite, une interprétation nouvelle à l'ensemble de la création de Tolkien. Comme quoi, en l'espace de quelque années, une époque peut radicalement changer la vision qu'on a d'une oeuvre.

 

Tout ce verbiage oiseux pour dire que j'ai été à l'avant première du Hobbit, que j'ai pris mon pied comme rarement en matant près de 6 heures de film en 3D entre 21h et 3 heures du marin. Que du bon à part un détail : il reste un an à attendre pour avoir la suite et fin de la trilogie, et un an, c'est trop trop long.

Quel plaisir plus grand que de marcher sur une montagne d'or ?

Contempler la dite montagne d'or !

 

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