pour tout ceux qui ne savent pas ce qu'est l'amour

Comment savoir qu'on aime quelqu'un. Du sentiment amoureux, s'entend. Je ne parle pas de ce que l'on appelle l'amour parental, familiale, ou même de l'amitié.


Non, je parle du vrai et grand amour, celui qu'on ne rencontre qu'une seule fois, qui s'étend toute la vie, jusqu'à passer pour un guignol devant le prêtre, ou acheter une espace pour pouvoir y caser le chien, et les chiards direction le parc astérix.

 
Cette question, je me la suis posée avant de connaître cet amour. Pour moi, ce n'était qu'une convention sociale, qui dissimulait mal le fait qu'on voulait faire comme tout le monde, sans décevoir son propre père en lui donnant une descendance. Bref, l'amour n'existait pas, ce n'était qu'un simulacre vecteur de cohésion social, et de préservation de l'espèce.

 
Puis, quand on rencontre quelqu'un pour la première fois, tout change. On se dit que finalement, l'amour, c'est ce bien être quand on est dans les bras, la bouche, ou le vagin de la femme, et pour les petits coquins, dans l'anus, mais pour ça, faut vraiment avoir du courage.

En somme, il ne s'agirait que d'une simple attirance sexuelle, elle aussi destinée au maintient de l'espèce, mais qui perd actuellement tout son sens avec les moyens de contraception modernes.
 

Un amour gratuit, donc, ça n'existe pas, chaque être a le but de faire un ou plusieurs morveux, qui lui même éprouve le même besoin. En ce sens, l'amour n'est pas un désir altruiste vers autrui, mais un désir narcissique et nombriliste de se reproduire, d'avoir face à soi un petit soi-même, qui réussira les choses mieux que nous. Or, pour reproduire quelque chose, nous n'avons besoin que de l'objet initial, et d'un appareil de copie, le sexe opposé prenant ce rôle.


L'amour et le sexe ne sont plus que des actes égotiques, proches de la masturbation, à ce détail prêt qu'ils portent de plus lourdes conséquences: le gosse, dont il faudra bien un jour s'occuper.


Rien de plus, rien de moins. Il est souvent affirmé que la branlette est un acte purement nombriliste, mais faire des enfants l'est encore plus.


Tentons une expérience: Un couple se rencontre, s'aime, fait bien l'amour, découvre des chemins inexplorés sur le plan charnel, puis, coupons tout rapport amoureux. Qu'est-ce qui se passe?

Deux solutions. Soit ils restent ensembles en colocataires pour le reste de leur vie, se cotoyant, et ressassant le soir, dans leur lit, les bons souvenirs de cet amour passé. Il s'agit de la solution que tout nos grands-parents et ancêtres avaient choisis. Soit, ils se séparent, et vont chercher le bonheur perdu dans les bras de quelqu'un d'autre, un peu comme un vieux drogué qui recherche sa dose. Leur vie est alors une interminable suite d'amours brefs et intenses, mais l'individu que nous expérimentons n'arrivera jamais à s'en contenter, car il aura toujours en mémoire sa première vraie histoire, qui n'était pas meilleure, mais avait cet avantage d'être la première.
 

Quelle solution vous paraît la plus glauque? Chacune en tout cas est un moyen de combler le temps en attendant la mort.

Laquelle est la plus lâche? Celle qui consiste à laisser seule une personne avec qui on a vécu des bons moments, ou celle qui consiste à refouler ses sentiments disparus, de peur de vivre le douloureux moment de la rupture, et de prendre, enfin, ses responsabilités? L'homme qui quitte foyer et enfants est-il plus lâche que celui qui refuse de voir la vérité en face?


En amour, il y en a un qui se fait chier, et l'autre qui souffre, et de toutes façon, chaque histoire est faite pour mal se terminer. Si il n'y a pas de rupture avec des larmes, il y a le veuvage avec des larmes. C'est bien là une loi universelle. La chanson dit que les histoire d'amour finissent mal en général, mais le mot général est superflu. Si vous n'êtes pas d'accord, montrer mois seulement un couple séparé dans lequel les deux membres ont été bien plus heureux après qu'avant la séparation.


Toutes ces considérations tournent en rond, je trouve. La question est-elle si complexe? La solution serait certes de ne pas tomber amoureux, car le sexe suffirait. La main droite peut très bien remplir ce besoin, et au pire, il existe l'amour tarifé. Le fait est que l'amour est la seule expérience qu'on n'enregistre pas, puisque chaque génération reproduit les mêmes erreurs. Il n'y a guère que les moines qui ont compris cette dure vérité, mais ils sont de moins en moins nombreux, et il est possible qu'ils se soient faits moines après une déception amoureuse.

(première publication : 24/6/2011)