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L ' O N A N E U R
22 avril 2012

la stupidité de la bonté

Tout le monde connait cette scène ridicule. Une vieille sénile ou un aveugle sont postés devant un passage piéton, un passant lambda arrive, et prend le bras de l'handicappé pour l'aider à traverser. C'est alors que ce dernier résiste, disant qu'il ne cherchait pas du tout à traverser. Voici une bonne façon de passer pour un con. Autre scène, que j'ai vue de mes propres yeux, cette fois-ci. Le bus roule sur une quatre-voies à toute allure. A l'intérieur, un vieux s'apprête à se lever, s'accroche à la barre, etc. Un passager se décide alors à appuyer sur lebouton d'arrêt du transport. Le bus s'arrête devant l'arrêt, le vieux continue à se préparer et... plus rien. Personne le descend. Le chauffeur souffle, il en a marre deces petits cons qui appuient sur le bouton sans arrêts pour le simple prétexte qu'il est rouge (le bouton, et non le chauffeur). Le bus redémarre donc, après avoir mis deux minutes pour pouvoir s'insérer dans la circulation rapide. Le vieux appuie ensuite par ui même sur le bouton pour sortir à l'arêt suivant. L'appuyeur passe pour un gros con.
 
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Ces deux scènes de la vie de tout les jours pour prouver qu'il est amplement préférable de s'occuper de ses affaires et de pas faire attention au reste de l'humanité. A mon humble avis, si chacun ne s'occupait que de ses affaires, il y aurait moins l'occasion de passer pour un débile profond.

Il faut avouer qu'un geste généreux n'est jamais apprécié à sa juste valeur, une bonne âme se casse souvent le cul à aider son prochain qui ne lui a rien demandé, et il ne reçoit même pas d'argent en récompense. Je trouve cela d'un scandaleux! A peine un "m'rci" marmonné entre les dents, et le plus souvent pas de regard chargé de gratitude. Voici le seul paiement pour une bonne action.

Le paradis? Oui, mais si c'est pour se faire chier avec d'autres personnes qui s'entraident, je n'y vois aucun intérêt. Et puis, je risque fort d'être allergique au surplus de fleurs et du ciel bleu. Trop de bons sentiments dans cet endroit, qui est, je dois le dire, infiniment trop sélect à mon goût!

Bon, j'avoue, j'ai une fois de ma vie été généreux, une mendiante me demandait de l'argent, et je lui ai donné. Résultat? Ben de un, je ne suis pas au paradis, ce qui est dramatique vu l'effort que j'avais fait. Mais en plus, j'en ai été malade. Je ne sais plus quelle somme j'avais lâché à la miséreuse, mais le geste fait, tout a défilé dans ma tête: toutes les choses que j'aurais pu acheter pour moi seul. Des bonbons, et bien d'autres choses. Avec l'argent, que va acheter la clocharde? une bouteille de vin pour oublier un tant soit peu sa chienne de vie, ou alors acheter de la bouffe de mauvaise qualité pour retarder sa mort prochaine. Bref, des trucs inutiles!

Je me suis couché avec toujours cette idée, je culpabilisais d'avoir fait quelque chose de bien, ce qui est un comble! Durant toute la nuit, j'étais hanté par mon geste malheureux, dégoûté de m'être appauvri pour une pauvre femme. Ma conclusion de cette histoire fut qu'il ne fallait pas se montrer l'âme charitable, ça n'apportait que des problèmes d'ordre pécuniers, et ça perturbe aussi les cycles du sommeil.

Depuis ce traumatisme primordial, je m'efforce à ne plus être gentil du tout. Et je m'y tient tant que je peux. C'est fou, mais depuis, j'angoisse beaucoup moins à propos de mon argent dépensé, je le garde pour moi, et j'achète des trucs pour moi. Pour moi seul! Et je deviens de plus en plus riche! Je suis d'ailleurs déjà multicentenaire (ce qui veut dire que j'ai plusieurs centaines d'euros, pas quelque centaines d'années)!

Cet acharnement penser à mon bien être m'incite aussi à ne pas donner les organes, ni aucune partie de mon corps car, tout comme ma fortune, mon corps est un et indivisible, et je me refuse à avoir des problèmes de conscience au cas où j'ai donné trop de sang à quelqu'un qui fait la manche.

En parlant de ça, je repense à un sketch de Stéphane Guillon qui parle d'un type qui est mort parce qu'il a fait don de son deuxième rein (c'est gentil, mais c'est couillon). Par conséquent, je le réaffirme ici, je ne donnerais jamais une partie de mon corps à un mendiant, surtout si c'est pour qu'il le flingue en deux semaines comme il claquerait mon argent en une heure. Non merci. J'ai une estime très haute de mon corps, et jamais je ne commettrais la maladresse de rompre son harmonie absoule pour un de mes contemporains.

Mais, et ma soeur, ou mon frère, me direz-vous? Non plus, surtout si après c'est pour le voir rejeter l'organe que je lui aurait si grâcieusement donné. Ma bonté a ses limites, et je pense que j'en voudrais à mort, c'est le cas de le dire, à cette personne refuse un bout de mon corps. Je préfère qu'elle meure, mon corps n'est pas une denrée distribuable, il est moi, et je le garde. De toute façon, mieux vaut que quelqu'un d'autre que moi meurre, quel qu'il soit. Je sens d'ici le cercle vicieux: d'habord donner son sang, puis sa moelle osseuse, puis un petit organe comme une couille, ensuite un rein, un poumon, le foie, le coeur, le visage! Il n'y a pas de fin, et me voici complètement démonté, les bouts éparpillés dans tout les sens, dans des corps qui ne sont même pas moi.

D'ailleurs, j'ai pour intime conviction que le bénévolat n'existe pas. Les gens ne travaillent pas gratuitement, jamais, c'est une chose impossible. Ils ne sont pas payés pour ce qu'ils font, certes, ils ne gagnent pas d'argent, mais il agissent bénévolement dans l'attente d'une récompense. Certain gagnent des amis, d'autres de la gratitude, d'autres, la satisfaction d'avoir fait une bonne action, ou encore la certitude d'aller au paradis. Les gens sont par conséquent intéressés dans tout ce qu'ils font. Je suis vraiment désolé de casser tout ce que vous croyez sur l'espèce humaine, mais ce que je dis est vrai. Les bénévolats sont poussés à faire leur travaux non rémunérés par cupidité, ils pensent à eux avant de penser aux autres.

De toute façon, le vieux précept dit: faites du bien à un âne, il fait des crottes, et vu que je préfère ne pas me retrouver dans la merde, je n'irais pas flatter la croupe d'un quelconque âne de mon entourage, peut-être qu'après, les gens m'en seraient reconnaissants d'être un ordure.

(première publication : 7/10/2009)
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