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L ' O N A N E U R
5 mai 2012

haine vaine et solitaire

3 heures du matin. Tout le monde dort. Je ne suis pas tout le monde. Je me tourne, me retourne. Les yeux vers un plafond qui reste indéniablement fermé parce que je n'ai pas la force de l'ouvrir. Ou pas le courage. Il y a moyen de le faire, je sais comment, pourtant, je ne le fais pas, j'ignore même si je le ferais un jour. Peut-être que je ne verrais jamais le ciel. Peut-être que cette paroie m'enfermera toute ma vie dans ce monde trop restreint.


Nirvana - Rape Me


Je suis toujours seul, la nuit. Le reste du monde est éteint, et même s'il était allumé, il ne m'entendrais pas car je préfère le silence. Tous dorment dans le noir. Je vis dans le noir. Je peux penser dans le noir, et quand le soleil se lève, je tais mon âme. Je fais semblant de me révolter, d'exprimer ma haine au milieu de la foule désertique. Mais je le fais pour mieux oublier que toute cette haine, n'est pas contre ce monde trop lisse, mais contre mon âme trop rugueuse et cabossée.

Un mysanthrope est quelqu'un qui a une trop haute opinion de l'humanité. Quelqu'un qui aime trop l'humanité pour la réduire à ce qu'il voit par la fenêtre. Il aime trop l'humanité, et donc, déteste ce qu'il voit par la fenêtre. Simplement, sur la vitre, il n'y a pas seulement le peuple qui se dessine. Il y a moi aussi. En transparence, évanescent, presque indicible mais fixe. Comme une ombre immense qui prend tout l'espace, mais qui n'est qu'à peine visible. Il hait ce qu'il voit par la fenêtre, mais au premier plan, c'est lui qu'il voit, c'est lui qu'il hait. Dehors ils ne pourront jamais me voir, ils ignoreront l'observateur jusqu'à ce que celui-ci leur livre ses observations. Et alors, ils auront peur. Pour l'instant, c'est l'homme à la fenêtre qui a peur, et qui préfère rester cacher. Il évite de toucher à la poignée, il devrait pulvériser cette vitrine du monde. Peut-être aurait-il une chance de détruire aussi ce qu'il voit du monde. Peut-être qu'il pourrait utiliser un débris pour se crever les yeux et se tailler l'aorte.

Vous-êtes vous déjà regardé dans un miroir? Que ressentez-vous quand vous vous voyez? Je m'aime, et je me hais. Deux sentiments ne peuvent venir que de deux personnes distinctes, pas de moi, mais de nous.
Nous nous haïssons, nous nous aimons.
Nous vous haïssons, nous vous aimons.
Vous nous haïssez, vous nous aimez?
Vous-êtes vous déjà regardé dans un miroir? Une étrange sensation. Un individu ne peut voir son visage qu'à de rares occasions, sans le miroir, il est enfermé derrière ce mur qu'on appelle face. Un mur qu'il ne peut même pas voir de l'extérieur. J'entends des voix venant de derrière, je ne peux les voir en face, je leur tourne le dos comme si je voulais ne pas les entendre. Je vois l'extérieur, je n'entends que l'intérieur.

Elles se battent à mort, mais la plus offensive est certainement la plus faible. Celle qui ne se défend pas reste prostrée, elle attend que son ennemi meure de fatigue. Ses coups ne l'atteignent pas. Elle pense qu'elle ne sera jamais atteinte.

Il y a mille façons de me faire mal, mais aucune n'est vraiment utilisée. J'ai toujours eu peur de la douleur. Parce que c'est la sensation la plus proche de la mort. La mort ne vient que quand la douleur a été trop forte. Comme un aboutissement. Je sais qu'il y a mille façons de me faire mal, seulement, j'ai peur de le faire.

Je l'ai déjà fait quelque fois, j'en ai toujours peur. Il faudrait peut-être prendre un couteau, l'enfoncer sous les ongles, puis arracher la peau lentement pour que je sorte enfin de ma carcasse, et voie le jour. Que le jour voie mon visage lorsque je ne me cache pas. Je sais que personne n'a jamais vu mon visage, et je sais qu'il me faut le montrer. Ce doit faire mal. Être nu sans sa peau, à vif, le moindre atome de posant sur la peau fait l'effet d'un coup de poignard.

Pourquoi ce devoir qui s'est abattu sur moi? Je n'ai jamais rien demandé, mais ce devoir est lourd et je ne l'assume pas. Tu te dis qu'il est très simple de ne pas obéir. Ils t'ont inculqué la peur, pourquoi ne pas rester enveloppé dedans? Pourquoi ne pas se laisser endormir par cette angoisse confortable?

Tu es si faible, inertiel, fade, tu mérites la mort, tu mérites la souffrance que je veux t'infliger. Je cherche l'endroit qui pourrait être le plus sensible. Une douleur lente, une agonie me suffirait amplement. Mais où frapper? Toucher la peau de ton ventre avec une lame, puis la laisser entrer lentement, traverser les différentes matières,crever les muscles, puis, arrivé à l'os, le gratter pour qu'il s'émiette? Où plus violent, briser mes propres bras, les aiguiser, et te poignarder pour chaque fois ou tu t'es montré lâche!

Tu ne pourras jamais sortir, il me suffit d'être fort pour t'anéantir. Ce n'est pas une histoire de violence, c'est une histoire de viol car je veux entrer en toi pour te déchiqueter. Te pénétrer avec une épée laissée des jours dans le feu. T'enfoncer un putain d'harpon dans ce qui fait que tu es un trou du cul. Puis le ressortir, en espérant qu'il ait arraché ton fondement.

Tu ne comprends pas que je veux en finir, tu ne comprends pas que dans cette prison, sur deux personnes, une est de trop?! J'imagine un coup de talon pour exploser ta mâchoire de lâche, j'imagine une scie à métaux pour ouvrir ton crâne fuyant, puis mes mains plonger pour broyer ta cervelle débile. Je veux prendre le pouvoir. Tu es le geôlier, qui me garde trop longtemps contre mon gré. Putain, je veux te violer, te buter, faire qu'il ne reste plus rien de toi, pas une seule trainée de ton sang si blanc!

Mais je n'ai pas tout ces outils, je n'ai que mes poings et mes pieds. Tu m'épuises. Il y aurait d'autres solutions, comme te laisser te boursoufler dans tes craintes paralysantes. Qu'elles s'enlisent dans tes poumons, que tu te noie dans tes péchés. Peut-être que tu mourras pas toi même, étouffé par ce que tu es, que ton être finisse par t'empêcher de vivre.

Tais-toi! Ta gueule, encore une fois tu m'influences à ne rien faire, mais j'irais te violer, te buter pour qu'enfin tu la fermes, pour qu'enfin je puisse me retrouver aux commandes! Si tu voyais un jour ce que j'éprouve vraiment pour toi, tu n'aurais envie que de te tuer.

Tu es le seul obstacle sur le chemin qui s'ouvre devant moi. Et pour avancer, il faut détruire tout les murs qui se présentent sur la voie.


(première publication : 16/5/2010)

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