Quand tout à coup, le monde découvre qu'en réalité, il se croyait féministe, et tout ça, mais il n'est qu'un sale macho qui mérite le pilori.

Un instrument a servi de révélateur à cette dure réalité. Une jupe, plus précisément. Certains auraient pu croire que des journalistes auraient mené une enquête de fond, pour déceler, à force d'enquêtes, d'interview, de tout ce travail qu'on demande à un fin limier. Comme le racisme larvé, on aurait pu imaginer que le machisme était devenu un truc honteux, que l'on dissimule pour faire bonne figure.

Il n'en est rien, et deux faits l'ont bien prouvé. Le premier vient de l'agaçante mère de Térébentine qui a décidé, sans doutes le même jour que quand elle a choisi le nom de sa petite dernière que quand elle serait députée, elle ôterait les attributs masculins pour montrer qu'elle peut porter une robe à fleurs et des cheveux au vent sans courir dans les prés et se casser douloureusement la gueule. Une fois au micro, les caméras braquées sur elle, le reste de la population qui l'entourait s'est mise à la siffler, et à lui lancer des billets, sans doutes pour qu'elle garde en main le micro le plus longtemps possible. Machos!

En belgique, une autre aventure s'est produite. Une étudiante en cinéma, excédée d'être interpelée par la faune urbaine, a choisi, en plus de mettre une jupe, d'y dissimuler une caméra. Comment, et ou la fixa-t-elle ? Je ne saurais le dire, la seule chose certaine, c'est que ça a attiré plein de vautours qui voulaient eux aussi utiliser leurs caméras pour des examens plus approfondis. Le scandale est arrivé quand on a réalisé que la caméra, au lieu d'être placée dans le sens reconnu par la médecine, filmait les pieds qui marchaient rudement vite. Machos!

Une femme qui porte la jupe ou la robe seraient donc victime de tout les outrages. Le roi des belges décida d'intervenir et de faire payer une amende forfaitaire pour calmer les pulsions d'à peu-près tout le monde. Les contrevenants pris en flagrant délit devront se vider la bourse (peut-être était-ce ce qu'ils cherchaient, après tout). Les femmes sont appelées à mettre des caméras entre leurs jambes.

Il est vrai que les femmes ont du mal à habiller leurs jambes. La jupe est sans doutes à proscrire, puisqu'elle attire les débiles comme du papier tue mouche, mais à l'inverse, la législation française interdit formellement aux femmes de porter le pantalon sauf pour faire du bicycle. (vous pouvez vérifier, et dénoncer toutes les femmes qui ont l'indécence d'en porter). C'est vrai que les jambes nues, c'est quand même plus pratique, elles n'auront qu'à laisser pousser les poils en hivers.

Du coup, comme les expériences sont à la mode, j'ai fait la mienne, et j'ai choisi de mettre une jupe dans le plein Paris. C'était il y a quelque mois, alors que je me promenais en direction d'un attroupement de jeunes gens habillés en noir. Malheureusement, je n'ai pas mis de caméra, parce que ça coûte cher ces petites choses.

Tandis que je me promenais, j'ai réalisé que les regards étaient plus insistants, plus appuyés. Je marchais devant le ministère de l'économie, et croisais des hommes d'affaire dont tout dans leur posture laissait présager une grande intelligence. Hé bien non! Ils me reluquaient d'un oeil torve, haineux et méprisant. Vous me croyez, vous me croyez pas, je me suis senti discriminé!

La pression des hommes du secteur était telle que je n'ai pas reproduit l'expérience. Trop honteux de m'être fait ainsi rabaisser par tout ces regards désobligeants.

Ma conclusion arriva très vite dans mon esprit. Ce ne sont pas les femmes qui sont interdites de porter des jupes, mais les hommes aussi. Plus personne n'a le droit de porter des jupes en ce monde! C'est un véritable scandale!

(première publication : 6/8/2012)

la tournée de la jupe

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