L'un des leitmotive de Werber est basée sur une expérience comportementale faite avec des rats, et qui est valable pour les hommes. On retrouve cette théorie dans plusieurs de ses livres, dans son film, et elle est constatables dans un groupe humain.

L'expérience consiste à mettre six rats dans une double cage, les deux cages sont reliées par un tunnel sous l'eau. Dans l'une des cages, il y a de la nourriture et dans l'autre, il y a les rats, le but est que les rats passent sous l'eau pour chercher la nourriture. Très vite, les rôles s'installent parmis les rats: deux vont chercher la nourriture pour la partager avec deux autres, ce sont les chefs et les esclaves. Un rat va chercher la nourriture et la garde pour lui, il est autonome. Le dernier sert de souffre-douleur aux quatre maître-esclaves. Et quel que soit le groupe de rats qu'on prend, cette expérience se vérifie.

J'ai eu l'occasion de vérifier cela à l'école, en classe. Dans une classe d'une trentaine d'élèves, plusieurs groupes se forment, des groupes entre cinq et dix personnes. Selon les classes, les groupes peuvent changer de comportement entre eux, parfois il y a tolérance, parfois il y a guerre. Chacun de ces groupes contient un chef, et ses esclaves qui agissent pour lui. Chaque classe a aussi ses élèves souffre-douleur, (on se rappelle tous du petit gros ou du binoclard qui se faisait tout le temps charier) et les indépendants qui restent à l'écart, ou qui coopèrent avec les différents groupes selon leur bon vouloir. Ca, c'est le cas que j'ai constaté dans la plupart des classes ou j'ai été. Pour ceux qui ne sont pas convaincus, écoutez attentivement un différent milieu: allumez la radio, et penchez vous sur une radio libre au hasard, et les relations entre animateurs. Il y a toujours le chef, le souffre-douleur souvent raillé pour une particularité physique, et les dominés qui suivent le chef.

L'année dernière me présenta une situation plutôt différente. En fac, les élèves ne sont pas répartis en classe, mais en amphi, environ une centaine d'étudiants. Ce que j'ai remarqué, c'était qu'au début de l'année, une pléiade de petits groupes de deux ou trois se forment, et ensuite ils entrent en contact avec les autres petits groupes. J'ai moins constaté l'effet dominant/dominé (peut-être que je n'y ai pas fait gaffe, ou alors je ne suis pas resté assez longtemps, 28 semaines, c'est court). J'ai trouvé cette configuration infiniment plus saine que ce qui se passe dans une classe, et je peux comparer avec ce qui se passe actuellement en DEUST, des groupes se sont formés en bien moins d'un semestre, des grands groupes avec chefs, dominés, souffres-douleurs, indépendants. Situation désagréable à mon goût, et surtout raison de plus qui me fait regretter mon année dernière.

Personnellement, je n'irais pas jusqu'à me positionner en disant "oui, je suis un dominant, je suis trop fort" car ce n'est pas vrai. Je constate seulement que je n'aime pas vraiment les chefs dans les groupes, je ne m'entends pas vraiment avec eux, et puis, je n'aime pas entrer dans un groupe déjà constitué, ayant l'impression d'être en trop, et que mon introduction est artificielle. Je préfère me faire un bon pote, puis que celui-ci m'intègre dans son groupe d'amis, ce qui fut le cas au lycée, après avoir testé deux groupes, j'ai été accepté dans un troisième par le truchement de mon meilleur pote. Je préfère des rapports proches avec peu de gens qu'une amitié moins forte avec tout les membres d'un groupe.

(première publication : 15/03/2008)

rapports humains

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