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L ' O N A N E U R
21 mai 2013

du pain, et du jeu

C’est une chose que je n’ai pas encore faite sur ce blog : critique d’art. Et comme une bonne critique d’art ne peut exister sans de bonnes œuvres d’art, je vais critiquer un tableau du seul surréaliste, l’homme qui est fou (du chocolat Lanvin), vous l’avez reconnu, c’est Salvador Dali, ou Avida Dollars.

dali-salvador-daliBeaucoup de ses tableaux sont connus : le grand masturbateur, les montres molles, et toutes ces formes bizarres, molles, tenues ou non par d’innombrables béquilles.

 

Le tableau que je vais évoquer n’est pas le plus connu, il s’appelle : « Pain français moyen avec deux œufs sur le plat sans le plat, à cheval, essayant de sodomiser une mie de pain portugais »

dali_-_pain_francais_moyen

Figurez-vous que Salvador Dali, en arrivant en France, fut absolument perturbé en découvrant en quoi consistait le métier de boulanger gaulois. Jamais il n’aurait imaginé que l’on puisse faire adopter une telle forme allongée à l’aliment de base qu’est le pain. Et pourtant...

 

 

Pour assimiler intellectuellement cette donnée importante de la société française, il entama une série artistique sur la baguette. Vers 1932, beaucoup de ses personnages furent représentés avec du pain sur la tête. Chez le peintre, une simple baguette prenait des attitudes presque humaines (des pains anthropomorphiques, les nommait-il), siégeant par exemple dans de larges fauteuils, mais aussi, et surtout, la baguette subissait un glissement symbolique, une espèce de transfert.

 

 

Dans un premier temps, l’ombre plonge les lieux dans une atmosphère toute particulière, inquiétante. L’horizon est invisible, tout comme le premier plan, plongé dans le noir. Mais l’obscurité est percée par un halo longiligne et diffus de lumière qui surprend la scène surnaturelle qui se jouait entre les deux pains.

dalipainQuatre entités prennent part au spectacle. Une baguette, une boule de pain portugais encore drapée, et deux œufs sur le plat (un autre leitmotiv de Dali). Vous remarquerez que les deux aliments représentés, pain et œuf allient le mou et le dur. Le mou puisqu’il y a mie de pain, et qu’un œuf est par essence mou, mais aussi le dur grâce à la croûte, mais aussi parce que le blanc et le jaune coagulent sous l’effet de la chaleur de la poêle.

 

 

Comment donc ne pas y voir une symbolisation de la rigidité masculine et de la mollesse féminine ? Sous cette lecture, on comprend aisément que chaque partie renferme les deux aspects. Cependant, la baguette n’est pas tranchée, il s’agit du seul élément qui ne présente aucunement sa mollesse pourtant bien existante. L’on comprend pourquoi elle se trouve au centre de la scène.

 

La miche portugaise, par contre expose sa mie, s’ouvre aux avances de l’entreprenant français, mais, elle reste couverte. Ce qui est paradoxal : elle garde sa fierté en s’offrant. Comme une femme qui s’offrirait à un homme, mais aurait la pudeur de garder son soutien-gorge.

 

 

Tout cela, une personne un tant soit peu cultivée, avec un minimum de bon sens et d’esprit déplacé peut le deviner. Mais il y a une lecture bien plus profonde de la scène. Quel est l’ingrédient principal du pain ? La farine, et donc le blé. Mais qu’est-ce que le blé, argotiquement parlant ?

 

 

Je devine une faible lueur éclairer le vide sidéral qui loge derrière vos yeux. Blé égal argent. Donc, pain égal beaucoup d’argent, de l’or, des lingots d’or ! Je vous rappelle que c’est le pragmatique Avida Dollars qui a peint cette scène ! Personne d’autre !

 

Le pain, c’est de l’argent, soit, mais du coup, comment, par quel miracle peut-on réinterpréter ce qui est représenté ? Le plus simplement du monde. Ce n’est pas un rapport de sexe, mais un rapport d’argent, contractualisé qui est peinte. Un échange de bons procédés contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Il s’agit ici de prostitution pure et simple.

daliLes éléments ne vous sautent pas aux yeux ?! Très bien, continuons. Pourquoi est-ce que la baguette supporte sur ses épaules deux œufs sur le plat ? Il s’agit du poids de la culpabilité, ou d’un aspect plus pratique, du poids du contrat de mariage. Un poids que tout client de maison close tente de dissimuler en ôtant son alliance. Un poids qui d’ailleurs pèse sur chacun de nous.

Pourquoi est-ce que, à votre avis, par le plus grand des hasards le nombre d’œufs est égal au nombre de seins d’une femme ? Je tiens aussi à rappeler que l’œuf vient de la poule qui se trouve être la mère. Ce sont les enfants de la poule. Par conséquent, les œufs posés sur la baguette sont aussi bien les enfants, et la femme de l’homme représenté par le pain. C’est toute la famille qui pèse, et donc la culpabilité de découcher pour dépenser son argent ainsi, le monde ne tourne pas autour du sexe, mes chers lecteurs : il tourne autour de l’argent. Le sexe peut parfois arriver en premier plan, mais au final, c’est l’argent qui prime : pour exemple, je vous rappellerais qu’un mariage ne se fait que dans l’optique de gagner ou d’économiser de l’argent, sous forme de réduction d’impôts. S’il était seulement amoureux et sexuel, il n’existerait pas. Vous connaissez beaucoup de couples qui se sont mariés pour avoir une meilleure libido ?

 

Quoi de plus pur alors qu’une pute ? Les plus grandes femmes étaient des putes. Prenez l’innocente Danaé, qui a reçu une pluie d’or de la part de Zeus, le PDG du mont Olympe. Hé bien, la pluie d’or, c’était à la fois de l’argent, du sperme du Dieu païen.

Pareillement, Marie, en acceptant un enfant d’un père bien plus haut placé qu’un simple charpentier n’a vu que la gloire qui lui était promise. Vous imaginez : mère de Dieu, si c'est pas une escalade de l’échelle sociale, j’ignore de quoi il s’agit.

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