Moi je broie plutôt du noir

Aujourd'hui, je pleure.

J'avais lu en première page du journal, hier, que Armstrong, non pas le cycliste à qui il a fallut 7 ans pour savoir qu'il avait perdu, et encore moins le trompettiste noir de peau, mais bien le Christophe Colomb du 20e siècle, celui qui a foulé un sol ensablé, couvert d'une cendre, d'une poussière grise, mort, sans la moindre particule d'oxygène, au clair de la terre.

Un monde noir et blanc, avec pour seule et unique couleur, le bleu de son point d'origine, haut dans le ciel. Sa maison à la couleur si accueillante, pacifiée dirait-on. Les poètes tombaient des nues, eux qui imaginaient un monde poétique, ils ont découvert un monde mort, un Pluton à deux pas de chez-nous!

69, il y a 43 ans. Année érotique, ou l'homme a enfin été voir sa lune.

Hier donc, j'ai lu l'article dans le journal sans beaucoup de réaction, une information comme une autre. Sommes toutes.

Entre-temps, je lis beaucoup de livres concernant l'astrophysique, la théorie du big bang, l'astronautique, les projets de la nasa. En particulier, mon livre de chevet est actuellement basé sur des entretiens d'astronomes. Ils racontent leurs espoir. Découvrir de la vie ailleurs, certes, mais aussi lancer des satellites télescopes au niveau de Neptune, pour avoir une meilleure capacité d'observation. Mieux encore, installer des télescopes captant les ondes radios de l'univers sur la Lune, à la frontière entre la face cachée et celle visible (sur Terre, le travail de ces engins est devenu bien impossible, en raison des portables et autres). Autre infrastructure importante : une base de lancement pour pouvoir envoyer à moindre coût des fusées vers le reste du système solaire (la gravité est moins importante, donc, besoin de moins d'énergie pour lancer).

Pour un peu de neutralité, pourquoi ne pas non plus y mettre le siège de l'ONU, et y organiser à vie les JO? (je suis certains que certains records de saut pourraient être dépassés là haut. Et, ne l'oublions pas, on pourra tourner des clips de rock.

Rammstein - Amerika

Un autre de ces hommes interrogés évoquait en précision l'exploitation du sol lunaire pour alimenter des centrales nucléaires qui ne fonctionneraient plus à l'uranium, mais à l'hélium, élément qui serait moins polluant, et plus riche en énergie.

D'autres, sans doutes, imaginent y déposer nos déchets, un projet peut-être moins glorieux, mais cependant toujours tourné vers la lune (personnellement, je pense qu'il serait plus intelligent de les lancer vers le coeur du soleil, histoire qu'on en parle plus.

Donc, je pleure. Pourquoi ? Aujourd'hui, et depuis 4 ans, on nous bassine avec une crise virtuelle, les prix des énergies fossiles montent en flèche, il n'y aura plus d'uranium d'ici à un siècle, plus de pétrole exploitable d'ici à 20-30 ans, et mes larmes ne sont pas doucement salées, elles sont amères. Elles sentent le soufre. Je souffre.

43 ans. Près d'un demi-siècle. D'ici à 7 ans, ça fera exactement un demi-siècle, et qu'est-ce qui a été fait dans tout les projets, sans compter évidemment les possibilités touristiques, bien sûr ?

Rien. Rien du tout. Flemme, faiblesse d'esprit, bêtise, absence d'initiative, pleutrerie ? Sans doutes tout cela en même temps. De quoi enrager contre toute une humanité chétive, à l'intelligence avortée, et surtout, (sans doutes la pire des choses) inambitieuse. Ma haine s'éveille à chaque fois que je pense à sa futilité.

Quels prétextes fallacieux nous sont rabattus ? Le coût de l'opération. Comme c'est crédible ! C'est vrai que jeter des bombes et des missiles sur ses voisins est moins coûteux, c'est vrai que de diffuser des réclams après le journal de 20heures pour faire acheter des produits tous plus indigents d'ingéniosité les uns que les autres est moins coûteux, et j'en passe des meilleurs.

Quelle débilité tant physique que mentale de notre part pour nous refuser à exploiter cet astre qui nous tend les bras. Coûteux le fait d'ouvrir un tout nouveau tourisme, et celui de récolter des minerais qui pourraient révolutionner notre système énergétique ? Je me demande bien ce qui est vraiment coûteux, mais je crois bien que j'ai ma petite idée : laisser vivre des dirigeants impuissants, des bande-mous, des paraplégiques humanitaire, des aveugles incapables d'envisager une seule fois le gain que représente la Lune pour l'humanité.

Mais je suis injuste. Pourquoi attaquer les dirigeants, ils n'y sont pour rien. C'est le peuple qui gouverne, et les dernières élections française ont prouvé leur atrophie cérébrale. Etait-il besoin qu'ils le prouvent, d'ailleurs ? Vous rappelez-vous de l'unique candidat qui a émis l'idée de se lancer un chouilla plus sérieusement dans la conquête spatiale ? Vous rappelez-vous des railleries stupides, et surtout du score indécent que ses idées ont obtenu ?

Crétins congénitaux, tous, autant qu'ils sont. L'anémie de leurs projets d'avenir me donnent envie de gerber. Quelle déficience de visée ne mériterait rien d'autre qu'une guerre atomique qui les réduirait en poussière. Une fois carbonisés, au moins aurons-nous une bonne raison de ne pas vouloir la Lune!

(image possible de Mars après terraformation)

(première publication : 29/8/2012)