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L ' O N A N E U R
7 octobre 2012

tube de l'été

Puisqu'on est dans les tubes de l'été, il en est un qu'on a bien entendu tout du long, au point que personnellement, j'en ai eu très marre, et j'ai été contraint de couper la télé pendant que le clip passait. Pour ceux qui n'ont pas la télé, en voici les paroles :
 

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Allons, enfants de la Patrie,
Les vieux, on s'en fout, ça leur fait ça de moins sur les épaules, ceci dit.

Le jour de gloire est arrivé.
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé ! (bis)
Le message est implicite, mais décelable quand même : il faut passer à la machine à laver ce putain d'étendard! Il va salir tout le parquet sinon, et n'oubliez surtout pas que le sang, ça se lave à l'eau froide, sinon, ça reste!
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?

Il semble qu'ils aient des problèmes d'articulation. Il y a deux raisons à cela. Ce sont des soldats, donc ils sont bêtes, et ce sont des ennemis, et nous savons tous que l'ennemi est bête (il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui).

Ils viennent, jusque dans vos bras,

Il semble, à la lecture de ce vers que les soldats ennemis marchent à voile plutôt qu'à vapeur, ce qui peut choquer l'hétérosexuel franchouillard qui n'a jamais eu vent de ces pratiques.

Égorger vos fils et vos compagnes !

Peut-être est-ce que leur manque d'appétence pour le sexe faible les incite dans leur geste. Un bon point, soit dit en passant. C'est toujours compliqué de se débarrasser de sa compagne acariâtre, mieux vaut laisser les soldats le faire. Pour les fils, c'est pareil, c'est la galère un ado à la maison. Par contre, il n'est pas fait question des filles. On se rend compte que les soldats ne font pas le travail jusqu'au bout, et vous aurez encore à supporter ses dinettes quelque années.


Refrain :
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons ! Marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons.

Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français ! pour nous, ah ! quel outrage !

Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !

(refrain)

Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !

Valérie Damidot, Super Nanny, et autres de « c'est du propre », on en a marre de vos décrets à la con, barrez-vous tous et toutes de nos foyers! Despotes d'intérieur.

Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)

Bon, là c'est vrai. Que des soldats aient peur d'un bout de doigt laissé sur le champ de bataille est un pure scandale! Comment peuvent-ils se dire militaires si la vue de la moindre blessure les effraie ?Qu'est-ce que ce sera quand ils verront entre deux tirs de mortier une oreille déchirée?

Grand Dieu !... Par des mains enchaînées

Nos fronts sous le joug se ploieraient !

Erreur d'orthographe, et d'anatomie très présente dans l'oeuvre de Picasso (qui s'inspira beaucoup de la Marseillaise pour peindre Guernica : les fronts ne se trouvent jamais sous la joue, mais au dessus.

De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées ;

(refrain)

Tremblez, tyrans ! et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis.

D'où la réflexion du premier mec bourré au bistrot : « tous pourris! » Je n'irais pas jusqu'à dire que la naïveté de cette généralisation est affligeante, mais c'est pas loin.

Tremblez !... vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix ! (bis)

Un projet parricide qui reçoit son prix ? Ne serait-ce pas l'héritage, tout simplement ? Après avoir tué son père, on touche le pactole, surtout quand on est fils unique, cela va de soi. Évidemment, pour Oedipe, l'histoire est toute autre, il a tué son père, ce qui était une bonne chose, mais il a du épouser sa mère, ce qui est un drame parce qu'elle lui a par la suite constamment demandé de ranger sa chambre. Du coup, j'ai un doute sur l'utilité du mot « tremblez » : si on touche un héritage, il n'y a pas à avoir peur (sauf si on hérite de dettes).

Tout est soldat pour vous combattre.

S'ils tombent, nos jeunes héros,

Il faudrait leur apprendre à regarder où ils mettent les pieds, c'est le meilleur moyen pour ne pas buter sur n'importe quel caillou sur le sentier.

La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !

Quelle douce naïveté,il faudra quand même publier dans le journal un jour que ce n'est pas dans les choux et les roses que les bébés poussent. Par contre, quant-à la violence dont sont capables les nouveaux nés, je suis d'accord, leurs pleurs et leurs caprices ont de quoi vider la maisonnée si la loi n'obligeait pas la mère de nourrir décemment son enfant.

(refrain)

Français ! En guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups.

Parfois, j'aimerais que mon patron me donne des ordres comme ça : « Gollum , écrivez ou effacez un nouvel article ». Ca laisse le choix.

Épargnez ces tristes victimes

Petit revirement de situation : alors que dans le reste de la chanson, les ennemis sont des bêtes sauvages prêtes à toutes les exactions que la morale réprouve, ici, ce sont de pauvres victimes. Faudra se mettre au clair un jour, puisqu'en l'occurrence, je suis en train d'étrangler mon voisin, et à la lecture de cette strophe, je me demande si je fais bien.

À regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,

Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui sans pitié
Déchirent le sein de leur mère...

Je l'ai toujours dit, la branlette espagnole, faut pas en abuser, sinon il y a lésion, et ça met un temps fou à cicatriser.


(refrain)

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !

Ca frise un peu la famille Addams cette chanson, avec ces bouts de corps qui filent dans tout les sens. Je pense tout de suite à la main.

Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs. (bis)
Sous nos drapeaux, que la Victoire

Accoure à tes mâles accents ;
Que tes ennemis expirants

Hé ben voilà, faute d'ordre clair, et de définition précise de l'ennemi, c'est ce qui devait arriver. On aurait pu, je ne sais pas, moi, fraterniser pour casser la gueule à la voisine qui habite au coin de la rue.

Voient ton triomphe et notre gloire :

(refrain)

Couplet des enfants :
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus.

Une bien mauvaise nouvelle, puisque du coup, il faudra payer leur retraite en travaillant. Ca fait de l'argent en moins à la fin du mois. C'est toujours un drame, d'ailleurs : on est obligé d'attendre que les vieux se cassent pour que les jeunes puissent enfin avoir leur boulot.

Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (bis)

De la poussière et des traces, ils auraient pu nettoyer en partant, ces vieux dégueulasses! C'est toujours pareil, après la mort des parents, c'est aux mômes de tout vider et vendre. Quel bordel! Je suis certain que c'est eux qui ont laissé le drapeau plein de sang au début!

Bien moins jaloux de leur survivre

Que de partager leur cercueil,

Heu, j'irais pas jusque là. Déjà que j'ai jamais osé copuler dans le lit de mes parents, je crois bien que j'aurais la plus grande difficulté de me trouver dans la tombe de mes parents.

Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.

(refrain)
 


La chanson a été parfois reprise, et les plus anciens se rappellent du raggea qui fut fait à partir d'elle. Pour ma part, au regard de la douceur des paroles, j'attends à ce que ces guitares saturées accompagnent un chanteur aux cheveux longs et gras qui aurait décidé de la beugler, tout moulé qu'il est dans son pantalon en cuir et dans ses chaussures à pointes.
 
(première publication : 24/8/2012)
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