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L ' O N A N E U R
31 août 2012

RAMMSTEIN

Eins. Zwei. Drei. Vier. Fünf. Sechs. Sieben. Acht. Neun. Aus

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Toutes lumières allumées, les guitares commencent leur office, Till aussi. La tension monte jusqu'au refrain où c'est l'explosion : « hier kommt die Sonne » (Voilà le soleil!). Et quel soleil! J'ai les bras grand ouverts pour l'accueillir, comme l'ensemble de la foule. Pour l'accueillir, et surtout pour les accueillir, tout les membres du groupe. 18 000 personnes qui reprennent en coeur, qui font une sérieuse concurrence aux enceintes. 18 000 qui reprennent le compte de Till. Jusqu'à la fin. Les dernières notes arrivent trop vite, mais tout le monde sait que ce n'est que le début.
 

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3075935697_1_7_g5W9h3uaLa seconde chanson commence par une question : Wollt ihr das Bett in Flammen sehen? (Voulez-vous voir votre lit en feu?) Un bon résumé des thèmes de Rammstein dans leurs chansons, qui ne peuvent concevoir l'amour sans douleur, ou un concert sans lances-flammes. Till est équipé de gants qui crachent subitement des gerbes d'étincelles. Il les fait tournoyer autour de lui, inondant la scène. Mais ce n'est encore qu'un début, car une fois les gants déchargés, de petits lance-flamme se déclenchent autour de Till. En rythme avec la musique, des flammes sont projetées en rond, et font plusieurs tours.


Derrière, des alvéoles de différentes tailles font penser que nous sommes dans une immense ruche, un milieu organique vibrant et vivant qui respire comme un seul alors qu'il est des milliers.
 

 
Till n'a même pas besoin de chanter les premières paroles de ses chansons, il tend le micro au public, et déjà, la chanson est lancée. La ferveur est impressionnante, et bien sûr, je ne suis pas en reste. « ICH HAB' KEINE LUST... ICH HAB' KEINE LUST... » (J'AI PAS ENVIE...). Ce ne sont pas les simples refrains qui sont chantée, mais l'ensemble des paroles. Tandis que des colonnes de fumée montent violemment, je hurle : Ich hätte lust zu onanieren (j'aurais envie de me masturber). Justement, le show est trop beau pour ne pas y penser, j'assiste à la plus grosse branlette collective qui ait jamais existé. Je décide d'aller plus fort en reproduisant les gestes connus du chanteur. Je ne sais si d'autres l'ont fait, mais je m'en fous. Tout comme je m'en fous de passer pour un con. Tout le monde a l'air con quand il jouit, et à ce moment précis, et pendant 3 heures, j'ai jouit.
 

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3075935697_1_11_uki3zDb5Cette fois, ce n'est pas à nous de commencer la chanson, mais à une série d'explosions retentissantes qui accompagnent la batterie. Pour changer, je me lance à mimer Flake au clavier, jusqu'à ce que des feux follets verts s'allument. Fumée elle aussi verte. La chaleur se sent d'ici. L'odeur aussi. Le spectacle est total. Plus tard, je ne sentirais même plus cette chaleur qui émane du feu sur scène.

Pour l'instant, la scène est plongée dans la pénombre, et les pieds de micro des guitaristes crachent des étincelles avant de prendre vraiment feu. Même pas peur. Ils continuent le refrain : ASCHE ZU ASCHE! (de cendre, tu redeviens cendre). Solo de clavier, puis de basse. L'ensemble des instruments reprennent en même temps. Rien ne contient l'hystérie générale dans cette fumée rouge. Je devine sans voir le mouvement dans la fosse. Ca doit être violent, j'ai bien fait de choisir ma place.


De toute manière, je ne suis pas assis. Personne n'est assis.. Tiens, des notes de synthé plus douces. Mais les guitares et les chants qui sont plus des cris, d'ailleurs, viennent démentir le tout. Till, déchaîné pousse Flake qui est contraint de quitter le clavier. Ce dernier, passablement énervé de ne plus pouvoir jouer descend de son poste pour en découdre. FEUER FREI!! (FEU A VOLONTE!!) BANG BANG! Il n'aurait pas dut, car voilà que Till, Richard et Paul, les deux guitaristes s'équipent de masques lances-flamme. Ils crachent tels des dragons. Mieux vaut pas les faire chier!

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Enfin, plus de douceur, avec une balade. Ce qui n'empêche pas les riffs acérés de guitare, mais des briquets s'allument pour compenser le manque de feu sur scène. C'est là que je remarque que les projecteurs ne sont pas simplement braqués vers la scène. La salle aussi participe à l'ambiance.


Le répit une fois fini, arrive la plus lourde de leurs chansons. Vous vous souvenez certainement du clip que je vous ai expliqué, et de la mise en scène de la chanson. La marmite, le lance-flamme. Mais à présent, il y a plus. Car le premier lance-flamme ne suffit pas à rôtir le claviériste qui décidément en prend pour son grade. Dépité, Till appelle en coulisse, et fait venir un lance-flamme bien plus balaise. On va s'amuser. Flake fait non de la tête, mais trop tard, il ne lui reste qu'à se cacher. La première flamme traverse la scène. Embrase le chaudron. Explosion. Deuxième flamme, deuxième explosion. Troisième! Enfin, Flake s'extirpe, tout feu tout flamme chancelant mais sauf. La foule hurle face à la violence! Encouragement ou apeurement? Les deux. Le musicien courre sur scène, contourne les guitaristes, mais est poursuivi par des fusées qui sifflent du plafond jusqu'au sol.
 

3075935697_2_15_oSfceCKJA peine le temps de se remettre des émotions. Voilà qu'ils enchaînent sur une chanson ultra rythmée. Ca suffit de parler de sa petite maman, place à la chasse de la femme, la traque rapide comme celle d'une meute de loups. D'ailleurs, j'ai bien l'impression que les guitares vont trop vite, car elles prennent feu à leur tour. Il ne reste plus qu'à s'en débarrasser.



A la batterie, Doom ne s'arrête pas, il lance un son martial, repris par l'ensemble du public qui tapent du pied. Les gradins tremblent, Tout Bercy vibre aux pas de l'armée de fans. Je n'aime pas cette chanson, j'en profite pour me calmer un peu. Les appareils photo mitraillent à plein régime. Je n'ai que peu sorti le mien, c'était mieux pour apprécier le spectacle. Par contre, mon drapeau a bien flotté. Puis...


DU... DU HAST... DU HAST MICH. La voix forte, pénétrante, gutturale de Till m'extirpe de mes pensées. L'énergie ne m'avait pas quitté, j'étends les bras. Pointe la scène en cadence. Franchement, je n'ai jamais été aussi bon en Allemand qu'aujourd'hui! Le pense bien que ma prof aurait du utiliser des lance-flammes pour rendre son cour intéressant. La preuve, sur cette chanson, le feu était craché au rythme des JA et des NEIN, des fusées déclenchent des explosifs. Voilà ce qu'il faut faire. Découper les phrases à coup de feu de l'enfer, et attendre que la magie s'opère. Du coup, les classes de 10 élèves de germanistes se rempliront de plusieurs milliers.
 

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Les lumières virent alors au bleu? Nous prenons la mer avec Haifisch, une chanson inspirée de l'Opéra de Quat'sous de Bertold Brecht. Qui a dit que la culture actuelle était aveugle au passé? Quoi qu'il en soit, il est temps pour le groupe de tester la ferveur véritable de ses fans. Flake monte sur un canot, qui est ensuite poussé vers la foule en délire, les bras levés comme autant de vagues. Il a du mal à se diriger, les courants sont mauvais, et la barque ne file pas droit du tout. Elle dérive. Son circuit est chaotique, est assez vilain. Malgré ses gestes, il arrive à rien diriger, et retourne très vite au port.
 
(première publication : 10/3/2012)
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