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L ' O N A N E U R
31 juillet 2012

pourquoi j'écris ?

Beaucoup de mes contemporains prennent plaisir à mater des programmes de merde à la télé. Ils jouissent sur des sites de cul sur le net. Bref, ils profitent du temps de loisir qui leur est imparti pour se distraire. Ils ont bien raison.



7 heures de travail, 7 heures de sommeil, 3 heures pour manger, une pour se laver (pour ceux qui sont vraiment sales). Le reste pour se distraire. On aurait tort de ne pas en profiter. Et la télévision semble l'appareil électroménager le plus approprié. Pas de prise de tête, il suffit d'appuyer sur un bouton et de
s'asseoir sur un canapé. C'est partie pour plusieurs heures de distraction à bas prix.
 

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Ne plus penser à rien après une journée de travail bien rempli. C'est agréable. Oui, mais pourquoi je n'y arrive pas ? Pourquoi je n'arrive pas à me poser tranquillement à ne rien faire ?



Que je vous explique plus en détail. Moi, rentré du boulot, je m'occupe de deux projets. Il y a ce blog, que j'alimente régulièrement, et qui me suit bientôt depuis 6 ans. Et il y a un autre projet, d'envergure encore plus grande, qui me suit depuis peut-être 10 années.



Qu'en était-il avant ? J'écrivais, là encore. Peut-être depuis le CE1. Depuis que j'ai su aligner deux mots, j'ai écris. Je garde toujours les cahiers, même si je ne les regarde plus, et même si mes parents croient que je les ai détruits : des textes qui ne seront jamais publiables, sauf en illustration dans mon autobiographie, et encore. Oui, mais avant ? J'étais abonné à une revue qui parlait exclusivement des dinosaures. A chaque numéros, trois races de ces bestioles étaient décrites en détail, avec leur nom écrit en grosses lettres rouges. Je les ai copiées, encore et encore. Sur des feuilles et des feuilles.
 

3031040678_2_5_JLOj2kbgAinsi, j'ai toujours écrit. Toujours ce travail qui venait s'ajouter à tout le reste. Je trouve tout cela normal. Ca me prend la tête, toujours à me poser des questions sur la cohérence du roman, sur de nouvelles idées à trouver pour mon blog. Ce serait si simple de ne pas se donner tant de mal. Pourtant, pour moi, c'est quelque chose de normal, qui va de soi. L'écriture fait partie de moi. Sous toutes ses formes. Je ne pourrais pas concevoir ma vie sans.



Si. Je vous mens. J'ai eu une période durant laquelle je n'ai plus écrit. Trop occupé à tenter d'avoir une vie sociale acceptable. Je n'écrivais plus, et je ne lisais pratiquement plus. J'ai beaucoup souffert durant cette époque. Ce manque d'inspiration était le symptôme de ma souffrance. Puis, un soir, tout a explosé. Mon premier grand projet est venu au monde. Ce projet que je travaille depuis. Un projet qui n'a peut-être pas de fin. Ou du moins, qui quand il sera fini signera ma propre mort.



3031040678_2_7_mEWT3eT2C'est pour moi quelque chose de normal décrire, je ne pourrais m'en passer, et je sais que je ressens de la culpabilité si je reste trop longtemps sans le faire. Un peu comme quelqu'un qui culpabilise de pas avoir assez révisé avant un examen.



Quand je vois tout le monde autour de moi, aucun ne s'efforce à s'ajouter du travail de la sorte. La télévision est bien plus pratique. Je n'aime pas la télévision, même si elle est confortable. Comment font-ils ? Ils semblent heureux. Je ne le suis pas, et si je faisais comme eux, je ne le serais encore moins.



Alors pourquoi ? S'agit-il de l'éducation? Non, je ne viens pas d'une famille d'artistes qui m'aurait inculqué la fibre. Ils savent ce que je fais, parfois me conseillent quand je leur demande. Mais n'iront jamais plus loin. Aucune force extérieure ne m'impose ce que je m'impose. Pourtant, je continue sur la même voie. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

 

(première publication : 12/9/2011)

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