nous sommes tous fliqués!

D'ici un an, la ville de Brest aura fait l'acquisition d'un nouveau moyen de transport, un tramway qui traversera la cité de pare en pare. En conséquence, il faut faire de nombreux travaux pour aménager les routes, ce qui crée des déviations, des bouchons, des sens interdits, et surtout des gens qui râlent.



Ces mêmes gens qui trouveront, une fois les travaux finis que le tram est beau, silencieux, rapide et pratique. Preuve, s'il en faut encore que le citoyen est impulsif, et ne peut donc pas voter de manière intelligente.
 

Mais dernièrement, une nouvelle forme de râlement entre en scène. Sur tous les arrêts de bus, sont scotchés des tracts militants révélant un des projets de la mairie en matière de transport en commun, et raconte ce qu'il faut en penser. Le projet consiste à remplacer les coupons d'abonnement qu'il faut montrer au chauffeur qui ne regarde pas, par des cartes à puce qu'il faut passer devant une machine. Quelque chose de bien plus pratique, que d'autres villes utilisent déjà, comme Rennes par exemple.



Sauf que, selon les militants, ces cartes sont autant de moyens de surveiller tout les brestois dans leurs réunions criminelles et leurs associations de malfaiteur. Le risque réside dans le fait que si chaque fois qu'une carte passe sur un lecteur, l'information est enregistrée, les autorités compétentes pourront tout savoir de nos trajets:



-Gollum a pris le bus à Plougastel

-Gollum a pris le bus place de la liberté
-Gollum a pris le bus devant le cinéma
-Gollum a pris le bus devant la fac



Que d'informations, dites-moi! Sauf que prendre le bus à la fac ne veut pas dire que je suis étudiant, peut-être que j'ai un ami à Plougastel, et que le ciné ne m'intéresse pas, que c'est plutôt le magasin de chaussures en face. Bref, pour les déductions, ça reste compliqué.
 

 
Mais bon, il existe des gens qui flippent, et ils ont raison. Déjà qu'il y a des satellites qui peuvent nous filmer tant qu'il n'y a pas de nuages ou de toits de maison, déjà qu'il y a les téléphones portables qui nous localisent sauf quand ils sont éteints, déjà qu'il y a les caméras de surveillance qui marchent bien, mais qui n'ont pas assez de personnes pour regarder les milliers d'écrans.



Pour un système qui veut surveiller tout nos faits et gestes, ça fait beaucoup de failles, vous ne trouvez pas? Reprenons plus en détail cette histoire de carte de transport. Il y a fort à parier que les tickets ne vont pas disparaître, les touristes n'ont pas besoin d'une carte pour trois jours en ville. Donc, il y aura toujours ces petits bouts de carton. Donc, rien n'empêche de ne prendre que ces petits cartons. Certes, ils seront plus chers qu'un abonnement à carte, mais pour la liberté, il n'y a pas de prix.



Donc, tout les paranos peuvent ne se promener qu'avec les tickets, ce n'est pas sorcier!
 

De même, j'entends certains qui affirment que les cartes bancaires servent à nous surveiller dans nos achats, mais rien n'empêche personne d'aller chaque mois récupérer sa paye à la banque pour la mettre dans un bas de laine. Il n'y a pas d'intérêt, mais au moins, le FBI ne peut pas savoir que vous achetez des nouilles.



Liberté assurée!



C'est tout de même marrant, parmi tout ces gens qui râlent, aucun ne se donne les moyens de lutter contre ce fliquage intempestif, alors que ce serait plus simple, sous prétexte que c'est plus cher.



L'autre solution réside bien évidemment de ne rien avoir à cacher. Quand je fait mes courses, je m'en fout qu'on sache que j'achète des cotons-tige, donc, on peut enregistrer toutes les informations qu'on veut, ça ne me touche pas. C'est pour cette raison que je les présente ostensiblement à la caissière au lieu de les garder dans ma poche.
 

La dernière faille de cette société de surveillance réside dans la quantité d'informations qui peuvent être récoltées. Il faut surveiller la vie de 6 milliards d'individus, quand même! Jour et nuit. En comptant le temps pour dormir, il faudrait un milliard de surveillants pour gérer le flux. Une grande solution contre le chômage, mais une impossibilité technique.



Bref, n'ayez pas peur, mes amis! Il y a des caméras, mais il y a aussi des chances pour qu'elles regardent ailleurs.

(première publication : 6/8/2011)