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L ' O N A N E U R
28 juillet 2012

quand deux arts se marient

L'art fut, par le passé, affaire de cloisonnement. Sans doutes pour des raisons techniques avant tout. Une peinture n'avait rien à voir avec de la musique. La littérature concernait l'intellectuel tandis que la sculpture le visuel et peut-être le toucher. Bref. Les sens agissaient séparément, et mieux valait se boucher les oreilles en pour aller au musée des beaux-Arts, et fermer les yeux pour écouter un orchestre, ou déguster un bon plat de haute gastronomie.



La seule manière de pallier ces problèmes résidait dans les arts du spectacle. Le théâtre, l'opéra, la danse... Néanmoins, contrairement à un bon livre de poche, et à une toile de maître, ces arts étaient difficilement transportables, et il fallait que l'esthète se déplace, se regroupe parmi des êtres de son espèce, pour ensuite applaudir à l'unisson. Un gros problème, quand on considère que le goût pour l'art est avant tout un plaisir solitaire. Ca nous fait des dizaines de personnes seules qui se regroupent en masse.
 

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Fort heureusement, l'inventeur monsieur Gramophone inventa un appareil auquel il donna son nom. Un appareil capable d'enregistrer et de reproduire à l'infini les sons. L'inconvénient de la salle se concert n'était plus. Quelque années plus tard, ce fut au tour de monsieur Cinématographe sévit de même, et ce fut la fin du théâtre. Deux inventions magnifiques, mais encore, seulement des progrès techniques, au même titre que l'ampoule et le réfrigérateur.



Les arts étaient peut-être transportables, duplicables, mais ça ne changeait pas grand chose à la nature profonde et hermétique des arts.



Cette mutation fut opérée par un homme, très connu dans le monde du cinéma, Walt Disney. Il fut le premier à célébrer l'union de l'image animée avec la musique. Vous aurez compris que je veux parler de fantasia, sans doutes son plus grand film, de par son côté révolutionnaire, mais aussi de par sa qualité en soi.
 


 
Je me souviens parfaitement de ce film, car j'ai du le regarder plusieurs dizaines de fois par le passé. C'était un film impressionnant, grandiose, qui ambitionnait de reprendre 8 morceaux de musique classique, qu'il illustre, accompagne, ou plus exactement, marie à des dessins animés. Les deux éléments devenant indispensables l'un à l'autre. « Voir de la musique, et entendre des images », en somme.



La musique donnant de la force aux animations, et les dessins portant aux nues le son. Chaque note correspond à un mouvement, et c'est bien là la réussite de cette oeuvre. A mon goût, les deux animations les plus réussies sont la première, qui s'efforce à représenter en toute abstraction l'orchestre, en commençant par des ombres de musiciens, qui s'effacent devant des taches de couleur sans autre but que d'accompagner à merveille la symphonie. La Nuit sur le Mont Chauve, avant dernier morceau réalisé



Il ressortait de tout cela une impression de puissance. Entre la création du monde et la mythologie Grecque, en passant par le fil des saisons, et l'avancée d'une journée, sans oublier l'apprenti sorcier. Tout est grandiose et magnifique, mais ce fut le seul film de cette forme à avoir marché, et à avoir traverser les décennies. Il y eut d'autres tentatives, mais aucune de cette ampleur. A croire qu'à certains moments, l'invention originale est la seule qui vaille, de par sa nature même.



L'alliance cinéma musique est restée en sourdine, jusqu'à ce qu'enfin, d'autres artistes décident de reprendre l'idée, mais pour en faire quelque chose de tout à fait différent.



Ainsi nait le clip, qui devient, grâce aux chaînes musicales, un passage obligé pour les artistes, et qui lie pour le meilleur et pour le pire les deux arts à l'origine indépendants. Le pire est facilement accessible: les rappeurs qui se filment entourés de fille en maillot dans une boîte de nuit, il y en a des centaines. Mais, on peut aussi trouver des perles dans ce nouvel art: Mickaël Jackson, Mylène Farmer, Eminem, Madonna. Autant de chanteur qui ont compris que leur carrière ne s'arrêtait pas au chant, et qu'il fallait qu'ils déversent leur art créatif dans les films de 5 minutes (même si certains débordent la durée règlementaire), en plus que dans leurs albums.
 



Certains considèrent encore le clip vidéo comme une manière de faire de la promo, ce qui est incroyablement réducteur. Le clip est un moyen de faire de l'art, mais il n'est pas encore très bien exploité. Dans les lieux de vente, on peut trouver des CD, des best-off, et les seules vidéos qu'on puisse avoir de musiciens sont les lives. Pourquoi ne pas généraliser la vente de DVD de clip? Le mystère est colossal.  J'ignore encore si beaucoup de chanteurs ont un jour lancé sur le commerce leurs clips, à part quelque uns qui ont saupoudrent leurs disques de leurs vidéo, mais force est de constater que le clip est extrêmement dispersé.



Il ne reste qu'à aller sur youtube, ou attendre qu'il passe sur MTV. Un grand malheur.



Enfin, il est souvent convenu que 4 clips pour un album de 15 chansons, c'est déjà pas mal. Certes, mais là encore, une généralisation est possible, pourquoi ne pas aller jusqu'à un clip par chanson? Si je devais militer, je brandirais une pancarte pour demander cela, continuer dans cette voie de musique/vidéo, et pourquoi pas créer au final un art total regroupant dans un même objet les 7 arts.

 

(première publication : 1/8/2011)

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