mer de savon

Je ne résiste pas à l'idée d'évoquer une conversation que j'ai eue avec un de mes amis. Je le cache certainement bien, mais je suis une personne relativement opposé à la marche actuelle de notre monde. Mi-réac, mi-révolutionnaire une sorte de réacolutionnaire. Or, mon ami est approximativement le contraire, il est parfaitement satisfait de l'économie globalisée, et ne souhaite que que cela continue. De toute façon, quelle alternative est possible?

Peut-être avez vous dans vos relations des contacts qui ont la même attitude, ou peut-être en êtes vous un, il faut de tout pour faire un monde, même des imbéciles heureux. La bible ne dit-elle pas: « heureux le simple d'esprit, les portes du Paradis lui sont ouvertes. »

Bref. Notre échange fut malgré tout intéressant. Nous évoquions la crise, la Grèce, les pays en faillite, je disais qu'il était matériellement impossible pour un état d'être en faillite, que si une entreprise pouvait mettre la clés sous la porte, un foyer finir à la rue, j'imaginais mal les grecs dépossédés de leur pays. J'évoquais aussi l'impérativité de fermer hermétiquement nos frontières, et de s'autosuffire, et enfin, le fait qu'il était incroyablement simple d'éponger la dette d'un pays, qu'il n'y avait en réalité qu'une seule solution, celle de dire franchement à ses créanciers qu'on refusais de les rembourser, et qu'ils pouvaient rentrer chez eux.

Lui, affirmait que tout cela était impossible, et que notre espoir résidait dans la conquête spatiale, que nos déchets, il suffirait de les déposer sur Mars, et que sur cette même planète, il devait y avoir des ressources minières à exploiter. Un argument qui se tient, que j'aurais pu évoquer, mais je lui objectais que le projet n'était pas prêt de se réaliser, vu que l'humain préférait utiliser des fusées pour jeter des bombes, plutôt que d'explorer la Lune. L'espoir de colonies extraterrestre ne verrait le jour que dans plusieurs siècles, 2 pour les plus optimistes.

La conversation aurait pu continuer longtemps, mais un repas dans un fast-food n'est pas indéfini, et la fin du big-mac clôtura le débat, pourtant riche, et intéressant.

Mon interlocuteur ne voyait qu'une continuation du système actuel, il s'accordait à dire que d'ici à ce que nous marchions sur Mars, quelque générations morfleront pas mal, mais une fois sur ce nouvel eldorado, il n'y aurait plus de soucis.

Seulement, ce système de pensée a ses limites, limites créées par le sysrème actuel lui-même. Mardi dernier, France 2 diffusa un reportage explicatif sur les origines de la crise actuelle, qui viennent, justement, de la totale ouverture des frontières, et de la suppression des règlements mis en vigueur par les états.

Ce processus de dérégulation, qui laisse les entreprises faire ce qu'elles veulent, tant que ça rapporte du fric rapidement a ses limites. Il était dit qu'au début des années 2000, la manne financière que représentait internet s'est absolument tarie, après avoir gonflé de manière disproportionné.

Actuellement, la nouvelle poule aux oeufs d'or est l'écologie, avec le marché des panneaux solaires, et autre, tout le monde ouvre ses boîtes, le marché enfle, et va encore s'effondrer car les paris auront été trop important. Nouveau krach, suivi d'une nouvelle bulle, et le même problème arrive encore et encore, les bulles se multiplient, puis s'effondrent à tour de rôle. Une anomalie systémique qui se répète à l'infini, une suite d'exaltation, puis de dépression, qui fait passer l'humanité pour une race bipolaire, qui fait un surplace en dent de scie.

Ainsi, sa conquête de Mars entre dans le même système de pensée, sauf que comme c'est un plus gros projet, les paris peuvent être incroyablement plus balèzes, et la chute bien plus effroyable. Bienvenu dans un monde qui reproduit continuellement les mêmes erreurs, et s'étonne que les résultats soient à chaque fois similaires.

Tout cela en oubliant, bien-sûr, que l'histoire ne peut pas se permettre de faire du surplace, et qu'un système qui comporte des lacunes, et des failles qui ne font que de s'ouvrir encore et encore ne peut que s'écrouler, quoi qu'on en dise.

(première publication : 15/1/2011)