portraits de présidents

Histoire d'utiliser au maximum les nouvelles fonctionnalités de skyblog, à savoir les articles à multiples photos, je m'en vais m'atteler à une tâche que je désirais faire il y a quelque temps déjà. Le comparatif des portraits officiels des présidents français de la 5e république. Je n'ai pas de compétence pour faire une véritable analyse picturale, mais je peux, comme tout un chacun donner mes impressions.

Premier président, Charles de Gaulle. Il porte tout les attributs traditionnels du président, médailles et tout le barda, et pose devant sa bibliothèque. Sa main est posée sur une autre pile de livres. La bibliothèque derrière lui voit ses planches un peu courbées par le poids imposant des ouvrages. Le meuble semble assez rustique, usé par le temps. Tout ces éléments visent à prouver que le président est avant tout un homme qui puise son action dans la connaissance. Il est environné de livres, et pose sa main sur d'autres, pour montrer qu'il maîtrise vraiment son savoir, qui est sa plus grande richesse.

Pompidou, le président qui suit, s'inscrit dans la même tonalité que son prédécesseur. Il porte toutes les médailles, pose devant la même bibliothèque que de Gaulle. Les deux différences résident dans le fait qu'il regarde de l'autre côté, vers la gauche, donc, en arrière, tandis que le général regardait de l'avant. Pompidou cherchait surtout à continuer l'oeuvre de l'ancien président, sans bouleverser l'ordre.

Comparé à ses prédécesseurs, Valéry Giscard D'estaing entre de façon tonitruante, et apporte une tornade de modernité. La bibliothèque a disparu, et tout le fond est remplacé par le drapeau français. Le nouveau président abandonne les habits officiels, et pose en plan rapproché, sur une photo posée en largeur et non plus en hauteur. Tout ceci donne une impression curieuse, que Giscard n'occupe qu'un coin de l'image. J'ai l'impression que la cadrage a été raté, ou quelque chose du style...

Avec Mitterand, nous retrouvons la bibliothèque, mais l'élan de modernité de Giscard se trouve dans les vêtements du 4e président. Il ne sera plus jamais question de porter médailles, et tout le clinquant. Mitterand pose assis, un livre à la main, un peu comme si il était surpris dans sa lecture. Il est décontracté, presque serein. Le retour des livres et de la bibliothèque montre son fort attachement à la culture, et au savoir indispensable pour les hommes de son rang. Détail important, le livre est ouvert, ce qui semble signifier qu'il est encore en apprentissage, il ne connaît pas tout sur tout, ce qui est une preuve d'humilité, qui s'oppose à la main de de Gaulle posée sur les livres.

Jacques Chirac est le premier président à poser à l'extérieur, dans le jardin de l'Elysée. Il affiche une mine réjouie, comme si il avait reçu ce pourquoi il avait lutté toute sa vie. Le ciel est bleu, il fait soleil, l'herbe est verte. Bref, c'est le bonheur, purement et simplement. Les mains dans le dos montrent qu'il est pleinement satisfait du chemin qu'il a parcouru. L'Elysée en arrière plan est un peu présenté comme un trophée, l'air de dire « c'est moi qui l'ai ».

Enfin, notre cher président Nicolas Sarkozy. Il semble bien moins détendu que Chirac ou Mitterand, il a retrouvé la bibliothèque mais les livres sont impaccablement rangés, derrière lui. Ils font plus parti du décor que de sa vie, on l'a bien remarqué depuis ses propos sur les lettres. A côté, deux drapeaux, français et européens, qui disent son appartenance aux deux entités étatiques. Le plus étonnant est son visage. Il n'a pas la mine sereine comme ses deux prédécesseurs, on dirait qu'il se pince les lèvres, il a plus un rictus qu'un sourire. Il est difficile de lire le sentiment qu'il a voulu afficher. Le rictus haineux du vainqueur? Ou le sentiment de malaise face à cette fonction trop désirée, et trop imposante? Si quelqu'un a une interprétation, je prends!

(première publication : 17/10/2010)