on se retrouve après la pub...

Une bien bonne idée que j'ai entendu, et lu. Une idée géniale, celle de créer une deuxième coupure pub dans les films qui passent à la télé. Mais pourquoi n'ont-ils pas pensé plus tôt? J'irais même jusqu'à dire que ces
films qui coupent la pub l'énervent au plus haut point. C'est vrai que la France est à la traîne. Par exemple, vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les séries états-uniennes étaient présentés sous quatres chapitres dans les DVD? Parce que dans chaque épisode, il y a quatre pages de pub, pas bête! Je propose donc que la France suive ce chemin, couper les émissions toutes les dix minutes pour passer de la pub, talk-show, séries télé et films! Cool, non?

Au ciné aussi, de la pub pendant le film (plus que les petites pubs cachées avec les marques), et puis pendant les conversations téléphoniques, les publicitaires pourraient acheter des espaces pub sur le front des gens, projeter des logos de marque sur la lune, donner des formes de pub aux nuages! En voilà de bonnes idées! Puis qu'on en a pas assez de ces pubs! Elles nous envahissent, partout, les journaux grtuits ne sont en fait qu'un amas de pub, et les gens se jettent dessus, tel des moutons obéissants, ils ne subissent plus la pub, ils en demandent! Partout de la pub, sur les routes, dans le sport, la pub s'invite dans nos conversations. Ils ont gagné. Nous nous rendons, lavez vite mon cerveau qu'on en finisse!

J'ai remarqué que les pubs sont de plus en plus agressives, peut-être n'est-ce qu'une impression paranoïaque, mais j'en ai l'intime conviction. Partout elles nous parlent de pouvoir d'achat à sauver, chaque supermarché dit être le moins cher de tout ceux du monde entier de la Terre. Notre société est basée sur la consommation de la population, plus les gens achètent des trucs inutiles, plus la société va bien, et plus on peut acheter de choses inutiles. Mais à l'inverse, quand on n'achète plus, les entreprises font moins de profits et sont obligées de monter les prix, et les gens achètent encore moins. Pour y remédier, il y a la pub, son but est de donner envie aux gens d'cheter des trucs qu'ils veulent pas, et ça marche. La pub est donc le signe de la santé de notre société. Quand les gens achètent, il n'y a pas besoin de leur donner trop envie, mais quand ils n'achètent plus, il faut lancer plus de pub, des pubs plus agressives. Ca me fait penser à un taureau dans une corrida, plus il est blessé, plus il est agressif, mais il brûle son énergie, devient plus malhabile et se fait blesser plus. Le cercle vicieux sans fin. La multiplication des pubs est signe de mauvaise santé du monde néo-libéral (sans vouloir jouer les Cassandres, je suis pas là pour ça). La bête se débat. Vous allez me demander comment ça se fait que je dise ça, ai-je une preuve de ce que je dis?

Oui, j'ai un exemple significatif. Les renseignements téléphoniques. Auparavant, le numéro (12) était gratuit, mais les marchands et nos dirigeants ont eu la brillante idée de privatiser le secteur, de l'ouvrir à la concurrence. Des tas de numéros à 6 chiffres sortent, avec énorme battage publicitaire. Payants, bordel au niveau des tarifs, et numéros durs à enregistrer. Résultat, les gens appelant les renseignements désertent,
prefèrent consulter leurs répertoires, car on avait oublié que les gens appelaient le 12 parce que c'était pratique et surtout gratuit, ce qui n'est plus le cas. Résultat? Beaucoup de numéros sont déjà morts, et d'autres décident de se diversifier, l'un d'eux, par exemple propose de donner des infos sur les chansons qui passent à la radio, les horaires de train... Tout ça pour attirer une clientèle inexistante.

Autre exemple, autre privatisation ratée. Au sujet de l'électricité, avant il y avait EDF, maintenant, il y a des tas de distributeurs de jus. Et seul EDF marche, depuis l'ouverture à la concurrence, 8000 personnes (chiffre entendu à la radio en mars, je re redis de tête, mais c'est dans cet ordre de grandeur en tout cas) ont changé. Le flou des tarifs et la paperasse a sans doutes fait reculer les gens, d'autant qu'une fois l'opérateur d'électricité choisi, on ne pouvait plus y changer, tu parle d'une concurrence! Voilà, échec de la privatisation en masse, échec de la concurrence effreiné, mais ça ne les arrêtera pas, ils ne comprennent pas, continuent sur la même lancée, sans comprendre que leur dogme est voué à l'échec, échec que j'espère proche et rapide.

(première publication : 7/06/2008)