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L ' O N A N E U R
13 mars 2012

égo trip

télégramme, dimanche 4 mai 2008, dernière page (et après on dit que je ne donne pas les coordonnées qu'il faut). Une interview Adrien Goetz, un écrivain. air de premier de la classe, regard de quelqu'un qui cherche toujours à étaler son savoir pour se montrer supérieur, sourire d'un type qui veut se persuader qu'il est heureux. Je dis tout de suite, j'ai lu aucun de ses bouquins, un critique se laisse tellement influencer! Dans l'encadré, on apprend qu'il a fait normal sup', est agrégé d'histoire, et docteur en histoire de l'art. Eh oui, il fait parti de cette race de gens qui se croient supérieurs parce qu'ils ont une tapisserie de diplômes


Rien que ça, ça m'énerve! Mais il y a mieux! Ce brave premier de la classe a écrit un bouquin, et il a gagné un prix pour ça. Le type est passionné par la tapisserie de Bayeux à laquelle il manque un morceau (passion de merde), et ça lui a donné envie d'écrire un bouquin. Donc, dans toute l'interview, il recrache tout ce qu'il sait dans cette fameuse tapisserie, il étale son savoir absolu sur la tapisserie, une bonne récitation, mais sans aucune réflexion autour. Mais comme il n'a pas assez de connaissance, il comble le vide en disant qu'il travaille beaucoup: il est prof, écrit des articles et fait des recherches quand il écrit pas de livre. En vacances, il bosse guère moins: il bosse dans une ONG humanitaire, et c'est sa deuxième passion.

Malgré cet étalage de chouchou de la maitresse, Adrien est en réalité un vrai modeste, enfin... D'après ses blagues en tout cas. Car c'est un sacré déconneur! En parlant de ses articles, il avoue les rendre toujours en retard, à la fin, il dit s'être essayé à des arts plastiques mais qu'il n'a convaincu que sa mère. Franchement, je suis tordu de rire! Ses blagues puent juste un peu la fausse modestie à plein nez, des blagues du genre "oui, je suis très intelligent et je bosse trop, mais EN PLUS, j'ai le temps de dire des blagues."

Voilà, ce mec m'énerve, complètement imbus de lui-même, en plein égo trip, il est tellement supérieur au commun des mortels. J'aime pas ce genre de types, et ils sont nombreux! En fin de term', beaucoup tiraient une grande fierté d'entrer en prépas (cool, non? bosser 40h par semaines, qu'espérer de mieux?), combien de mes camarades pensent à se couper les veines parce qu'ils ont eu que 18 à la dissert? Alors qu'en réalité ils valaient pas mieux que le reste du monde. Ils m'énervent ces premiers de la classe qui croient qu'un bout de papier vaut l'or du monde.

Ne voyez pas ici une quelconque haine contre tout les premiers de la classe, juste une haine contre tout ceux qui se prennent au sérieux, et, ces faux modestes qui font tout pour bien montrer leur supériorité. J'aime pas non plus pour les gens qui sont trop modestes, à s'écraser tout le temps, je pense qu'il faut savoir ce qu'on vaut, ne pas se hausser du col, ni se sous-merdifier. J'aime pas la philosophie des rappeurs qui enregistrent un album juste pour dire qu'ils sont les meilleurs, mais j'aime pas la philosophie bouddhistes pour qui se raser le crâne est le symbole de la lutte contre leur égo (qui repousse sans cesse).

Paradoxalement, si je suis hostile contre ceux qui ont l'égo développé et qui se prennent au sérieux, je dois dire que les gens qui ont un égo hypertrophié mais qui ne se prennent pas au sérieux m'amusent. L'égo poussé à l'extrème devient totalement absurde, et très plaisant à mes yeux, donc, tout est question de dosage: ne pas modérer son égo mais le pousser jusqu'à ce que ce ne soit plus possible, gonfler la bulle au maximum pour attiser les haines, et à la fois les fascinations, toutes ces personnes à l'égo démesuré m'attirent et ma fascinent, mais rebutent beaucoup de gens pour les mêmes raisons.

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Certains artistes aiment organiser autour d'eux un culte de la personnalité, alimentent leur originalité et excentricité et se complaisent dans leurs propos égocentriques à mort. Pour être agréable, l'égocentrique doit être excentrique, dingue. Le peintre Dali annonce dans son autobiographie intitulée si modestement "journal d'un génie" que les génies sont une race à part et qu'on a tort de les prendre pour des hommes, tellement ils sont supérieurs. Je pense aussi à l'auteur de SF Isaac Asimov, autoproclamé empereur de la Science-Fiction qui s'est fait représenter sur un trône de bronze, en monarque absolu. Cet égocentrisme exacerbé contribue à créer autour d'eux un mythe, et à les élever d'autant plus.

Pour que ces artistes ne deviennent pas seulement méprisants, ils doivent aussi pouvoir se vautrer dans les bas-fonds, se sous-merdifier, et tout ça avec le même humour absurde et dérangé. Dali, encore lui, pouvait se montrer très scato (il raconte que petit, il chiait dans les tiroirs du salon), il alla jusqu'à annoncer à la télé qu'il était fou... du chocolat Lanvin. Le God of fuck lui-même, à l'égo très prononcé scande dans le très égocentrique âge d'or du grotesque "I'm something that you'll never be", mais deux albums avant, il chante: "utilise moi comme si j'étais une pute".

Je pense que ces personnes me fascinent parce qu'elles ont quelque chose d'irréel, ils font parti d'un monde onirique qu'ils ont eux-mêmes construit. Le président sarkozy, par exemple est très égocentrique, mais il est trop réel, et son culte de sa personnalité m'énerve. Dans la série stargate atlantis, l'un des personnages est un scientifique arrogant et très imbu de sa personne, en temps normal, je lui aurait foutu un pain, mais là, j'attends avec impatience la moindre de ses répliques, mais Dieu sait combien les personnages de série son caricaturaux (j'aime le sarko des guignols), et le fait qu'il soit fictif doit jouer.


(première publication : 9/05/2008)

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